La Commission des médias demande des réglementations pour les services de streaming

La Commission fédérale des médias (CFM) demande que la réglementation existante soit étendue aux services de streaming afin de garantir l'égalité des chances. En outre, la commission estime que le journalisme pertinent pour la démocratie devrait être soutenu indépendamment du canal de diffusion.

Streaming

La numérisation bouleverse complètement le secteur des médias, l'opinion publique et la démocratie, peut-on lire dans un rapport de la CEMT publié lundi. L'utilisation des médias se fait aujourd'hui de plus en plus sur Internet et via des appareils mobiles.

La radiodiffusion subit une concurrence supplémentaire avec des services de streaming comme Netflix ou Spotify. Les gens n'utilisent pas les contenus médiatiques sur les chaînes, les sites web et les applications des entreprises de médias, mais de plus en plus sur des plateformes comme Facebook, TikTok ou YouTube.

 

Introduire des règles pour les services de streaming

Les services de streaming conduisent à plus de concurrence et de diversité, surtout dans le domaine du divertissement, mais ne sont pas soumis à la même réglementation que la radiodiffusion. La CEME demande donc que la réglementation existante soit étendue aux services de streaming afin de garantir l'égalité des chances.

En Suisse, une révision de la loi sur le cinéma serait prévue dans le message culturel du Conseil fédéral. Comme dans l'UE, les services de streaming devront à l'avenir respecter un quota de 30 pour cent de contenu européen. En outre, ils devraient investir quatre pour cent de leurs recettes brutes dans la création cinématographique suisse. La CEME soutient ces propositions.

La SRG SSR doit continuer à bénéficier d'un financement stable et son mandat de prestations l'oblige à produire ses propres émissions. Les mandats de prestations doivent garantir la production d'émissions d'information, de formation et de culture.
Selon lui, les chaînes suisses ne peuvent se différencier qu'en produisant elles-mêmes leurs programmes, ce qui implique des coûts élevés.

Outre la mise en place de leur propre offre à la demande, les chaînes suisses pourraient essayer de placer leurs propres productions sur des services de streaming comme Netflix et Spotify. Pour les nouveaux fournisseurs de podcasts en dehors des organisations médiatiques établies, les services de streaming offriraient ainsi la chance de bénéficier d'une plus grande attention.

 

Les dangers des plateformes

Les plateformes offrent de nombreuses opportunités pour la démocratie. L'accès au public devient plus facile pour les individus et les groupes, et de nouvelles possibilités d'information, de discussion et de participation apparaissent. En outre, certains dangers tels que les "bulles de filtre" ou les "fake news" sont fortement surestimés dans le discours public.

Mais les plateformes rendraient le financement du journalisme plus difficile, car la publicité et l'utilisation se déplaceraient vers les moteurs de recherche et les réseaux sociaux. Cela conduit à des mesures d'économie dans les rédactions et à des processus de concentration accrus dans les médias. Cette situation est problématique pour une démocratie directe.

 

Soutenir financièrement le journalisme

La CEME propose donc un soutien direct au journalisme et à l'innovation, afin que le journalisme puisse continuer à être financé à l'avenir. Selon elle, la fonction d'information et de critique du journalisme doit être maintenue.

Il est nécessaire d'encourager directement le journalisme, indépendamment du canal de diffusion, afin de soutenir le journalisme pertinent pour la démocratie. Pour financer cet encouragement direct, on pourrait réfléchir à une taxe sur les recettes publicitaires des plateformes et des fenêtres publicitaires télévisées, écrit la CEMT. Mais cette taxe devrait impérativement être affectée à un but précis.

La CEME propose en outre d'aider le secteur des médias à faire face à la numérisation en encourageant l'innovation. Cela permettrait de soutenir des projets tels que le développement d'offres et d'algorithmes modernes. En outre, un soutien indirect aux infrastructures serait indiqué.

Outre les mesures d'encouragement des pouvoirs publics, on pourrait envisager des incitations fiscales pour les dons aux médias et des déductions fiscales pour les abonnements aux produits rédactionnels. (SDA)

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