Un juge zurichois acquitte des journalistes de Republik

Un juge unique zurichois a notamment acquitté un journaliste de la Republik de l'accusation de diffamation. Un professeur de l'EPFZ s'était senti discrédité par un article.

(Photo d'archives : Keystone)

Le journaliste avait choisi Article s'est appuyé sur un rapport d'enquête de l'EPF. Le juge a déclaré mardi que le rapport contenait certes des phrases à caractère diffamatoire. Elles concernaient notamment le style de direction du professeur et sa réputation. Mais le journaliste a pu reprendre les phrases du rapport, a expliqué le juge pour justifier son jugement au tribunal de district de Zurich. Le fait qu'il ait cité le rapport de manière sélective fait partie d'un reportage critique.

Le rapport n'était pas secret, comme le prétendait l'accusation, a poursuivi le juge. Le ministère public et l'EPF n'ont pas apporté cette preuve. L'accusé a donc également été acquitté de l'accusation de publication de négociations officielles secrètes.

La loi fédérale contre la concurrence déloyale ne peut pas s'appliquer, a ajouté le juge. Celle-ci concerne les inconvénients pour les entrepreneurs et non pour les employés.

Le tribunal ne peut clairement pas juger si le journaliste a fait du "journalisme à thèse" ou s'il s'en est pris à l'EPFZ. "Ce n'est pas la tâche d'un tribunal pénal", a déclaré le juge.

"Conflit de travail ordinaire"

Lors du procès, l'avocat de la défense et l'avocat du professeur n'étaient pas d'accord sur la nature des incidents à l'origine du rapport. Pour l'avocat, il s'agissait d'un "conflit de travail ordinaire", tandis que le défenseur estimait qu'un tel conflit ne pouvait guère donner lieu à un rapport de plus de 150 pages. Le professeur avait fait de graves reproches à sa directrice d'institut, mais s'était excusé par la suite.

Le journaliste n'a cité que des déclarations négatives et déshonorantes du rapport, a déclaré l'avocat du professeur. Il a omis les appréciations positives. Il s'agissait pour lui d'étayer sa thèse d'un traitement différent des femmes et des hommes à l'EPF. Comme le professeur était reconnaissable dans le rapport, il aurait été menacé de désavantages professionnels.

L'avocat de la défense a nié qu'il y ait eu des atteintes à l'honneur. Le journaliste s'est basé sur des estimations de tiers. Pour le lecteur moyen de la République le professeur n'était pas non plus reconnaissable. Il n'a pas été cité nommément et serait l'un des 40 professeurs de l'institut concerné.

Le journaliste n'a fait aucune déclaration sur les faits reprochés devant le tribunal. Outre l'acquittement, il recevra un dédommagement de 13 000 francs pour ses frais d'avocat.

Peine pécuniaire avec sursis requise

Sur le site République-L'article reprochait entre autres au professeur d'avoir espionné des doctorants et d'avoir agressé verbalement sa directrice d'institut. Des accusations de plagiat ont également été abordées, en précisant toutefois que l'EPF avait enquêté sur ces accusations et les avait qualifiées d'infondées.

Le ministère public avait requis une peine pécuniaire avec sursis de 140 jours-amende à 120 francs. En outre, le journaliste devait payer une amende de 2000 francs. L'avocat du professeur avait fait valoir, outre une indemnité pour tort moral de 500 francs, des frais d'avocat de 32'000 francs.

Le jugement n'est pas encore définitif. Le professeur et le journaliste se rencontreront en outre à nouveau dans le cadre d'un procès civil. (SDA)

Plus d'articles sur le sujet