Une attaque inacceptable contre la liberté de la presse en France

L'association professionnelle Impressum et le syndicat Syndicom ainsi que le syndicat français SNJ-CGT critiquent vivement les autorités policières de Briançon (F). Celles-ci avaient interpellé et entendu le week-end dernier la correspondante du quotidien romand. Cet incident montre que même en France, les droits des journalistes sont bafoués.

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"La liberté des médias est un droit fondamental qui ne concerne pas seulement les journalistes. Il s'agit d'un fondement de toute démocratie qui doit être ancré chez tous les citoyens et citoyennes. Il en va de même pour les autorités mises en place par les gouvernements élus. Malheureusement, les droits des journalistes sont également bafoués au cœur de l'Europe", écrivent Impressum et Syndicom dans un communiqué commun de mercredi.

Une journaliste du quotidien romand "Le Temps" a vécu cette expérience marquante avec les autorités policières françaises lors d'une mission professionnelle le week-end dernier. En reportage sur les nouvelles routes de fuite des migrants, la journaliste Caroline Christinaz a été retenue pendant deux heures par la gendarmerie de Briançon (au sud de Genève) et soumise à un interrogatoire.

Les autorités n'ont pas tenu compte du fait qu'elle était journaliste en mission. Elles l'ont même traitée comme une suspecte lors du déploiement massif de la police pour expulser les migrants de cette région.

"Pendant l'interrogatoire, les autorités de police et d'enquête ont tenté d'intimider la journaliste. Ils l'ont violemment critiquée alors qu'elle n'exerçait rien d'autre que son métier. Cette manière de procéder à l'égard d'une journaliste est indigne, surtout pour le lieu de fondation de la Déclaration des droits de l'homme. La récente loi sur la sécurité intérieure en France montre ses effets néfastes et semble renforcer les forces répressives au sein de la police et parmi certains officiels. Le journalisme ne doit pas être traité comme un délit et la liberté d'information ne doit pas être mise à mal", peut-on lire dans la déclaration commune.

Impressum, Syndicom ainsi que leurs collègues français du SNJ-CGT dénoncent avec les journalistes du "Temps" cette violation flagrante de la liberté des médias et critiquent ces incidents comme inacceptables.

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