Le Conseil des Etats critique les éditeurs

Le Conseil des Etats se montre satisfait du rapport du Conseil fédéral sur le service public. Contrairement à la commission compétente du Conseil national, il ne demande pas de rapport supplémentaire. En revanche, les éditeurs ont essuyé de nombreuses critiques.

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La commission du Conseil national avait critiqué le rapport sur le service public et avait chargé l'administration de présenter un rapport complémentaire d'ici la fin de l'année. Elle souhaite savoir où il y a une défaillance du marché qui justifie une intervention de l'Etat et une offre publique. La commission du Conseil national a en outre adopté plusieurs interventions sur le sujet. Elle demande par exemple que le Parlement ait davantage son mot à dire sur les concessions de la SSR et souhaite charger le Conseil fédéral d'interdire la publicité en ligne à la SSR même après 2018. Le Conseil fédéral envisage un assouplissement de l'interdiction à moyen terme.

Indispensable pour se forger une opinion

Le Conseil des Etats ne veut pas demander de rapport complémentaire. Hannes Germann (UDC/SH) a argumenté en vain que le rapport actuel était incomplet et pas assez orienté vers l'avenir. Le Conseil a rejeté cette proposition lundi par 37 voix contre 5 et 1 abstention. Pour la majorité, le rapport répond de manière satisfaisante aux questions soulevées par la commission. Le fait que le débat sur la politique des médias aille au-delà n'est pas surprenant et n'est pas imputable au rapport, a déclaré Géraldine Savary (PS/VD). La majorité a estimé que la SSR était indispensable à la formation de l'opinion, qu'elle formait la solidarité et qu'elle contribuait à forger l'identité de la Suisse. Les représentants de la Suisse romande et du Tessin ont souligné son importance pour les minorités linguistiques. La SSR ne doit pas devenir le jouet de querelles politiques.

Critique des éditeurs

Des critiques ont été émises à l'encontre du "SRG bashing" des éditeurs. Ces derniers n'auraient pas fait preuve d'une attitude constructive au sein de la commission. "Les éditeurs n'ont pas formulé de demandes concrètes", a déclaré Konrad Graber (PDC/LU). Paul Rechsteiner (PS/SG) a déclaré qu'au vu des défis du paysage médiatique, cela devait faire réfléchir. Plusieurs conseillers aux Etats ont déjà porté leur attention sur les interventions en suspens au Parlement. C'est alors que commencera la discussion intéressante sur la manière dont un service public doit être organisé à l'avenir pour servir les gens, a déclaré Stefan Engler (PDC/GR). Certains intervenants ont demandé une coopération renforcée entre la SSR et les médias privés afin de faire face à la concurrence étrangère.

La ministre des médias Doris Leuthard a déclaré que le mandat constitutionnel était important du point de vue de la politique nationale. Quiconque souhaite le modifier doit faire des propositions concrètes, a-t-elle déclaré à l'adresse de Germann. Mais le fait que la politique s'immisce de plus en plus dans les médias représente une tendance dangereuse.

Le service public sur Internet

Doris Leuthard avait présenté le rapport en juin. Le Conseil fédéral ne veut pas bouleverser le modèle actuel : La SSR doit continuer à offrir un service public complet. Mais à moyen terme, le gouvernement veut adapter le modèle à l'ère d'Internet. Concrètement, la SSR, financée par la redevance, doit pouvoir se développer sur Internet sans pour autant limiter les possibilités des privés. En outre, le Conseil fédéral souhaite que la SSR distingue encore plus clairement ses programmes et ses offres en ligne des contenus commerciaux. Elle doit également revoir de manière critique sa pratique actuelle en matière d'achat de films et de séries et coopérer davantage avec d'autres diffuseurs pour les droits de diffusion. (ATS)

Image : Services du Parlement 3003 Berne

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