Le Conseil de la presse réprimande les reportages voyeuristes du Blick

Le Conseil de la presse condamne la publication par le Blick de photos de la police concernant le procès dit du fer à repasser. Les images sanglantes de la nuit du crime auraient satisfait des besoins voyeuristes et livré l'accusée sans protection à la curiosité publique.

A l'automne 2010, le journal de boulevard avait, selon l'ATS, consacré plusieurs jours à un procès pénal. Lors de celui-ci, l'accusée a été accusée d'avoir tué son mari avec un fer à repasser au printemps 2003 après une dispute conjugale qui avait dégénéré.

Un lecteur ainsi que, plus tard, la femme et ses quatre enfants, condamnés par le tribunal à 22 mois de prison avec sursis pour homicide, se sont alors plaints auprès du Conseil de la presse. Les deux plaintes reprochaient principalement la publication de photos de police prises la nuit du crime. La publication de ces "photos sanglantes" porte atteinte à la dignité humaine de la personne représentée et de ses proches. En outre, la personne représentée serait devenue identifiable par des tiers sur la base des photos et d'autres informations contenues dans le reportage. En outre, le journaliste du Blick a pris une photo de la plaignante et de son avocate dans la salle d'audience, en violation d'une ordonnance de la présidente du tribunal, et a publié l'image.

Blick avait rétorqué que la sœur du défunt était légitimée juridiquement à autoriser la publication des images. De plus, lorsqu'il s'agit d'un homicide commis avec un fer à repasser, on ne peut pas s'attendre à des images anodines. Dans sa prise de position publiée mercredi, le Conseil suisse de la presse nie l'intérêt public à la publication des photos de police transmises au Blick par une partie au procès. La publication de ces "images-chocs" servirait plutôt à satisfaire des besoins de voyeurisme.
 

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