La presse écrite négligée : les éditeurs rejettent la nouvelle loi sur les médias

L'Association suisse (VSM) rejette la nouvelle loi fédérale sur les médias électroniques (LME) en raison de "graves lacunes dans le cadre de la procédure de consultation". Le projet conduit à une "distorsion massive du marché au détriment des médias imprimés", qui doit être corrigée par un développement de l'aide indirecte à la presse, selon la VSM.

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Le projet de loi sur la liberté de la presse mis en consultation met unilatéralement l'accent sur les médias audio-visuels en ligne, critique l'association. Au lieu de promouvoir la diversité des médias, elle l'affaiblit : la loi prévue crée une "asymétrie flagrante dans le système médiatique". Elle accroît le déséquilibre déjà existant au détriment des journaux par abonnement, qui se trouvent en pleine transformation numérique. L'association des éditeurs est convaincue que le principe constitutionnel de respect de la presse (art. 93/4 de la Constitution) sera clairement violé.

L'aide indirecte à la presse doit être développée

Au lieu de subventionner de nouvelles offres en ligne, la Confédération devrait aider les médias privés à maîtriser la transformation numérique, selon la revendication. Cela devrait se faire par le biais de 90 millions de francs supplémentaires d'aide indirecte à la presse dans le domaine de la distribution. Cette contribution est nécessaire "en temps utile", même si la LTrans ne devait pas voir le jour ou si le processus législatif devait traîner en longueur, avertit l'association. "Ce soutien garantit à moyen terme la distribution des journaux et apporte ainsi, comme peu d'autres mesures, une contribution réelle et efficace à la diversité des opinions et des médias. L'aide indirecte peut soutenir efficacement l'approvisionnement médiatique de base de toutes les régions du pays et de tous les groupes de population", écrit l'ASM lundi.

KOMEN est rejeté

Le VSM critique également le fait que la "position dominante de la SSR sur le marché" soit renforcée. Celle-ci pourrait désormais élargir considérablement son programme dans le domaine numérique - en particulier dans le domaine des offres web-only.

En outre, la Commission des médias électroniques (COMEM) nouvellement envisagée se verrait attribuer "un pouvoir très étendu sans légitimité démocratique", un large pouvoir discrétionnaire et "peu d'instruments de contrôle conformes à l'Etat de droit". L'ASM s'oppose donc à la COMEM telle qu'elle est proposée dans le projet.

Le soutien indirect comme opportunité

En revanche, les éditeurs estiment que la promotion d'initiatives et d'institutions proches de la branche offre une chance de créer de bonnes conditions-cadres pour l'ensemble du secteur des médias. Ainsi, le soutien d'une formation et d'une formation continue multimédia dans le journalisme, qui prend en compte tous les types de médias, constitue la base de contenus de haute qualité. Les agences de presse garantissent une couverture nationale de base, tandis que la recherche sur l'utilisation crée la transparence sur la portée et l'acceptation des offres médiatiques. Les organismes d'autorégulation garantissent les droits des journalistes (loi sur la transparence.ch) et une application indépendante des principes éthiques des médias (Conseil de la presse). Ces initiatives méritent une part de la redevance.

Centre de coordination pour une meilleure éducation aux médias

Enfin, il faut renforcer la Media Literacy, écrit l'ASM. L'enseignement de la compétence médiatique dans les écoles aide à distinguer les sources fiables des offres manipulatrices. La VSM demande donc la création d'un service de coordination dans toutes les régions du pays, qui offre un soutien actif dans la formation des enseignants et dans l'organisation des cours. (hae)

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