Le médiateur de la SSR ne décèle pas de tendance à la gauchisation à la SRF

La télévision suisse SRF n'a pas de penchant pour la gauche : Roger Blum, médiateur de la SSR, rejette ce reproche. Sa conclusion, publiée jeudi, a été précédée d'une critique fondamentale de la conception des programmes.

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Le rapport de 42 pages a été déclenché par une réclamation datant du 16 avril 2019 et portant sur l'orientation politique du programme de la télévision SRF. Dans sa lettre, le plaignant reproche d'une part à la télévision SRF d'avoir amplifié le débat sur le climat.
D'autre part, il reproche à la télévision suisse SRF de faire des reportages dans une optique de gauche. Ces deux éléments ont influencé les élections zurichoises du 24 mars. Lors de ces dernières, les Verts et les Verts libéraux ont gagné des sièges.

Dans son rapport final, l'ombudsman de la SRF rejette les deux reproches. Selon lui, la télévision SRF n'a pas abordé à tort le débat sur le climat, et n'a pas non plus "agi unilatéralement à gauche". Il étaye sa décision par des analyses des émissions d'information diffusées par la télévision SRF entre le 11 et le 23 mars.

Sa conclusion est claire : "Dans ses émissions d'information, Schweizer Fernsehen choisit les thèmes en fonction de critères d'actualité et de pertinence". Les responsables des programmes ont évalué leurs émissions et ont pu prouver que des hommes et des femmes politiques de droite comme de gauche ont toujours pris la parole. Cela montre que la SRF "prend ses distances de tous les côtés", comme l'écrit Blums.

 

Aucune preuve d'une tendance à la gauche

Dans l'ensemble, la SRF n'aurait couvert le débat sur le climat que dans un bon tiers des émissions au cours des deux semaines précédant les élections zurichoises, selon le rapport. Blum fait remarquer que les médias n'ont pas vraiment le choix lorsqu'il s'agit de sujets d'actualité comme le débat sur le climat. "S'ils n'abordent pas un tel sujet, ils négligent leur fonction d'information, de socialisation et d'aritculation".
Blum rejette également le reproche d'une tendance fondamentale à la gauche. Il y aurait une telle tendance si les thèmes choisis étaient principalement "de gauche" et si ces thèmes étaient traités avec un accent sur le plaidoyer de gauche. En outre, il faudrait pouvoir prouver que les émissions diffusées reflètent davantage de positions de gauche et que les membres du gouvernement de gauche sont traités plus aimablement que ceux de droite.

Selon le rapport final, Blum n'a pas trouvé d'indices pour tous ces points. Au contraire : pendant la période examinée, le journal télévisé, par exemple, aurait même été favorable à la droite, car davantage de politiciens de droite auraient pu s'exprimer dans les émissions examinées.
Il n'y a pas non plus de preuve que les correspondants et les présentateurs aient montré une éventuelle tendance gauchiste par des remarques et des intonations. "Ils ont rendu compte de manière objective et neutre", résume Blum.

 

Une présentation appropriée est obligatoire

Dans sa conclusion, l'ombudsman de la SSR se réfère à l'autonomie de programmation inscrite dans la Constitution et dans la loi. L'entreprise "se défendra de toutes ses forces contre les tentatives d'influence", constate Blum. Une mise sous tutelle dans le choix des thèmes - d'où qu'elle vienne - serait contraire à la liberté des médias et aux principes démocratiques de la Confédération suisse.

La loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV) formule à la fois l'autonomie de programmation de la radio et de la télévision SRF et certaines exigences minimales en matière de contenu des programmes. L'art. 4, al. 2. exige que "les émissions rédactionnelles à contenu informatif présentent les faits et les événements de manière appropriée", afin que le public puisse se forger sa propre opinion. (SDA)

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