Le Conseil de la presse accepte la plainte d'un auteur de violences contre Le Matin Dimanche

Un individu violent a grièvement blessé deux hommes à Genève avec cinq complices. Il a ensuite vu sa sphère privée violée par Le Matin Dimanche. Le Conseil de la presse a accepté la plainte.

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En juillet 2017, la Commission a publié Le Matin Dimanche un article sur l'agression de deux trentenaires par six jeunes hommes dans un quartier de Genève. Les deux agressés ont été grièvement blessés. L'article dresse le portrait des auteurs présumés. Il est illustré par des photos de quatre d'entre eux, dont les visages sont partiellement masqués par des barres noires.

L'un des agresseurs présumés s'est adressé au Conseil de la presse. Il a fait valoir que l'article le rendait identifiable, car le journaliste avait donné de nombreux détails sur lui : son origine, son âge, ses études, sa taille, le sport qu'il pratique, son lieu de résidence, sa famille, ses liens d'amitié et son surnom.

Le Conseil de la presse s'est penché sur la question de savoir si Le Matin Dimanche en publiant ces informations, rendait le plaignant identifiable par des "tiers en dehors de l'environnement familial, social ou professionnel" (directive 7.2). Pour le Conseil de la presse, les aspects qui ne sont pas très pertinents et dont le cumul pourrait faciliter l'identification ne devraient pas être divulgués. Cela élargit trop le cercle des personnes auxquelles la directive 7.2 se réfère. Le Conseil de la presse est arrivé à la conclusion que Le Matin Dimanche en accumulant des détails (qui ne sont pas indispensables à la compréhension de l'histoire et ne sont donc pas couverts par un intérêt public supérieur), a facilité l'identification du plaignant.

Même si l'auteur présumé est accusé d'un délit grave, lui et sa famille ont droit à la protection de leur sphère privée. Le Conseil de la presse admet la plainte sur ce point. En revanche, il constate que la présomption d'innocence a été respectée, tout comme les chiffres 2 (séparation des faits et du commentaire) et 8 (dignité humaine) du code des journalistes.

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