Le Rigi-Post a imprimé des lettres de lecteurs sans examiner des accusations graves

Le Conseil suisse de la presse réprimande le Rigi-Post : en publiant deux lettres de lecteurs, il a violé la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes. Pendant une campagne électorale, de graves accusations y étaient portées contre un politicien local.

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Ne pas les vérifier, et en particulier ne pas entendre le politicien sur les reproches qui lui sont faits, constitue une violation manifeste des obligations déontologiques, a fait savoir le Conseil de la presse jeudi. Il a donc accepté une plainte à ce sujet. Au printemps 2016, le candidat à la présidence de la commune d'Arth SZ s'est vu reprocher un comportement illégal et particulièrement répréhensible dans des lettres de lecteurs du journal local Rigi Post, qui paraît tous les jeudis.

Le principe d'équité et l'obligation éthique d'entendre les deux parties ("Audiatur et altera pars") imposent aux journalistes d'entendre les personnes concernées avant de publier des reproches graves, ajoute le communiqué. Leur prise de position doit être reproduite "brièvement et équitablement" dans le même article de presse. Selon le Conseil de la presse, l'éditeur aurait donc été obligé d'intervenir : soit il n'aurait pas dû publier les lettres de lecteurs. Ou alors il aurait dû donner au candidat l'occasion de s'exprimer sur les reproches dans la même édition du Rigi-Post, écrit le Conseil de la presse.

Une directive faisant partie de la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes stipule que les normes déontologiques s'appliquent également à la publication de lettres de lecteurs et de commentaires en ligne. Mais elle précise également que la liberté d'expression doit se voir accorder "la plus grande marge de manœuvre possible", notamment du côté des lettres de lecteurs, raison pour laquelle une rédaction ne doit intervenir qu'en cas de violation manifeste de la déclaration.

Du point de vue du Conseil de la presse, le Tages-Anzeiger, la Basler Zeitung et la Zürichsee-Zeitung n'ont rien à se reprocher. Les plaintes contre les trois médias ont été rejetées. (SDA/hae)

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