Google supprime les cookies tiers

Les cookies de tiers font partie intégrante d'Internet depuis de nombreuses années. Google devrait bientôt mettre fin à ce type de suivi.

(Image : Unsplash.com)

Où que l'on navigue sur Internet, on est confronté d'une manière ou d'une autre à la même question : "Voulez-vous autoriser l'utilisation de cookies" ? Les données que les navigateurs enregistrent sur les ordinateurs et les smartphones de leurs utilisateurs sont un pilier essentiel de la publicité en ligne personnalisée.

Face aux réglementations gouvernementales et à la prise de conscience croissante des utilisateurs quant à la sécurité de leurs données, de nombreux fournisseurs de navigateurs prévoient toutefois un avenir "sans cookies". Après les actions d'Apple et du développeur de Firefox Mozilla contre les cookies de fournisseurs tiers, Google veut également les supprimer de son navigateur web Chrome cette année.

L'entreprise a déjà fait un premier pas au début de l'année. Depuis le 4 janvier, environ un pour cent des utilisateurs du navigateur Chrome ont vu leur accès aux sites web limité par défaut aux cookies de tiers, comme l'a indiqué l'entreprise. Les participants à la phase de test ont été sélectionnés de manière aléatoire.

Au cours du second semestre, ces cookies devraient être totalement supprimés - "à condition que les éventuelles réserves restantes de l'autorité britannique de la concurrence soient levées d'ici là", communique Google en ligne. Les bannières de cookies, qui s'affichent à l'ouverture d'une page, restent toutefois en place pour le moment.

Cookies pertinents pour la publicité

Les cookies permettent aux sites web de reconnaître leurs visiteurs. Un navigateur peut ainsi se souvenir d'un login ou du contenu d'un panier d'achat virtuel.

Mais ce sont surtout les cookies qui permettent de personnaliser la publicité. Les cookies dits de tiers, qui ne sont pas placés par le site web visité lui-même mais par des contenus intégrés d'autres pages, sont particulièrement controversés. Ils permettent aux prestataires de services publicitaires de suivre les utilisateurs sur plusieurs sites et de créer ainsi des profils à des fins publicitaires.

Grâce aux cookies de tiers, les utilisateurs peuvent être suivis de manière très granulaire par des fournisseurs tiers sur différents sites web", explique Lidia Schneck, responsable des partenaires chez Google. Avec le Privacy Sandbox, cela devrait être limité à l'avenir de manière à ce que les annonceurs ne reçoivent que des informations très limitées sur les intérêts des utilisateurs, "afin d'empêcher l'identification ou la reconnaissance d'un utilisateur".

Pour ce faire, différentes applications ont été développées en collaboration avec le secteur. Dès la fin de l'année, les fournisseurs tiers ne pourront plus suivre les habitudes de navigation individuelles des utilisateurs sur différents sites web.

Au lieu de cela, les sites web qu'un utilisateur visite sont marqués par exemple par des thèmes publicitaires supérieurs, appelés topics, c'est-à-dire par des catégories telles que "sport", "voyages" ou "animaux domestiques". Le navigateur saisit les topics les plus fréquents des utilisateurs, les enregistre localement sur le terminal et, si nécessaire, partage avec les fournisseurs de publicité un maximum de trois thèmes publicitaires pour les trois dernières semaines.

L'objectif est d'afficher des publicités pertinentes pour les utilisateurs sans que les annonceurs ne sachent quels sites spécifiques ont été visités. Dans les paramètres de Chrome, ils peuvent voir quels thèmes publicitaires leur ont été attribués et effectuer des modifications si nécessaire.

Critique acerbe du secteur de la publicité

Le secteur de la publicité critique la suppression prévue des cookies de tiers. Selon Bernd Nauen, directeur de l'association allemande des annonceurs (ZAW), cela ne renforcerait pas la protection des données, mais la position dominante de Google sur le marché de la publicité. En effet, la richesse des données de Google repose avant tout sur les données de première partie, que Google collecte par exemple par le biais de la connexion de l'utilisateur, de ses propres cookies de première partie ou lors d'une requête de recherche.

En dehors des services de Google et de quelques autres "méga-plateformes", la suppression des cookies permettrait alors aux utilisateurs de ne voir que de manière très limitée des publicités basées sur leurs intérêts supposés, explique Nauen. "Le retour aux spams, aux pop-ups et aux bannières publicitaires débordantes sur des sujets qui me rebutent plus qu'ils ne m'intéressent ne peut certainement pas être la solution".

Selon le ZAW, la marge de manœuvre du secteur publicitaire ne doit pas être limitée par des plateformes dominantes. Une telle décision doit être prise par le législateur, qui a d'ailleurs édicté des lois pour empêcher que de telles plates-formes établissent des règles au détriment de la concurrence. Les autorités de la concurrence sont donc plus que jamais sollicitées. (SDA/swi)

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