La Commission européenne veut accélérer le développement des réseaux Gigabit

Moins de bureaucratie, une autorisation plus simple : La Commission européenne veut accélérer le développement des réseaux gigabit. Le commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton a rappelé jeudi à Bruxelles que nous vivions une période de bouleversements technologiques. Il faut s'assurer que tous les citoyens de l'UE aient accès à l'Internet rapide.

(Image symbolique : Unsplash.com)

Face à l'utilisation croissante de technologies gourmandes en données telles que les services de cloud computing, l'intelligence artificielle et la réalité virtuelle, la Commission européenne a donc proposé une loi sur l'infrastructure gigabit, sur laquelle les États de l'UE et le Parlement européen doivent maintenant négocier. Cette loi prévoit entre autres que tous les nouveaux bâtiments ainsi que tous les bâtiments existants doivent être équipés de la fibre optique lors de travaux de rénovation importants. Selon les plans de la Commission européenne, tous les citoyens de l'UE devraient être couverts par l'Internet gigabit et la téléphonie mobile à haut débit d'ici 2030.

Les services de streaming doivent-ils payer ?

M. Breton a expressément fait référence aux coûts élevés engendrés par l'extension du réseau. C'est pourquoi la Commission européenne a lancé jeudi une consultation publique dont l'un des objectifs est de déterminer qui doit prendre en charge ces coûts. La question de savoir si les fournisseurs de services particulièrement gourmands en données, tels que les portails de streaming, doivent prendre en charge ces coûts est très controversée.

Breton a certes souligné jeudi la consommation de données des services de streaming. Il n'a toutefois pas voulu s'engager sur la question de savoir s'ils devraient donc payer pour l'extension du réseau. Il faudrait d'abord attendre la consultation publique qui se déroulera jusqu'au 19 mai. Dans un communiqué, le Français a toutefois au moins déclaré que l'on se penchait également sur l'aspect "si les plateformes devraient partager les coûts d'investissement dans la connectivité de la prochaine génération avec les opérateurs de télécommunications".

Neutralité du réseau

Les critiques considèrent que cela met en danger la neutralité du réseau, c'est-à-dire le principe selon lequel toutes les données doivent circuler sur le réseau de manière égale - indépendamment de leur provenance, de leur nature et de leur contenu. Breton a souligné jeudi que la neutralité du réseau était un principe clé.

L'eurodéputé SPD Tiemo Wölken a néanmoins critiqué le fait que le commissaire, "malgré les critiques parfois massives émanant précisément de la société civile", n'ait fait qu'une déclaration de pure forme en faveur de la neutralité du net. Il n'a pas dissipé les doutes. Breton a rejeté l'idée d'une taxe numérique.

Les plateformes critiquent l'idée d'un paiement aux opérateurs de réseau. Ainsi, Google, la maison mère de YouTube, fait remarquer que les offres en ligne sont à l'origine de la demande de connexions Internet rapides. Et ces entreprises auraient également investi beaucoup d'argent dans la production de contenus, le développement de technologies et leurs propres lignes. Les opérateurs de réseau n'auraient pas non plus participé à ces investissements. (SDA)

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