Selon le Conseil fédéral, il ne devrait pas y avoir d'autres interdictions de la publicité pour le tabac

Le Conseil fédéral a présenté vendredi au Parlement sa proposition de nouvelle loi sur les produits du tabac. Elle ne prévoit pas de restrictions supplémentaires en matière de publicité. Les organisations de santé critiquent cette loi qu'elles qualifient de "découragée".

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Après le renvoi d'un premier projet en 2016, le Conseil fédéral a adopté vendredi un message révisé pour une loi sur les produits du tabac et l'a transmis au Parlement. Le projet de 2016 a échoué au Parlement en raison des restrictions prévues en matière de publicité, de promotion des ventes et de parrainage. Les bourgeois ont parlé d'"attaque contre la libre économie de marché" et de "mise sous tutelle".

En fait, le Conseil fédéral voulait tenir compte de certaines restrictions publicitaires lors de la nouvelle tentative. Ainsi, il aurait été interdit de faire de la publicité pour les produits du tabac sur Internet et dans les journaux gratuits. Dans les points de vente, les publicités correspondantes n'auraient par exemple plus pu être placées à proximité immédiate de sucreries - des produits qui attirent particulièrement les enfants et les jeunes.

Mais le Conseil fédéral renonce à ces extensions des restrictions publicitaires - aujourd'hui, la publicité pour le tabac est interdite à la radio et à la télévision, ainsi que lorsqu'elle s'adresse explicitement aux mineurs - et suit ainsi le cours des bourgeois et des associations économiques.

Le Parlement doit corriger sa décision

L'alliance "Non à la publicité pour le tabac" - composée de 87 organisations de toute la Suisse - critique sévèrement la décision du Conseil fédéral. La nouvelle loi sur les produits du tabac échoue sur des points centraux de la protection des enfants et des jeunes, peut-on lire dans une prise de position de vendredi. La proposition "peu courageuse" manque d'améliorations essentielles pour protéger les groupes d'âge en question "contre le marketing des multinationales du tabac". L'alliance, dont font notamment partie la Ligue contre le cancer, la Ligue pulmonaire et différentes associations de médecins, demande au Parlement de "corriger les dégâts qu'il a lui-même causés dans le projet de loi". Nous rappellerons cette tâche aux conseillers nationaux et aux conseillers aux Etats dans les semaines à venir", fait-on savoir.

Une majorité de la population contre la publicité pour le tabac

Concrètement, il est demandé une interdiction totale de la publicité pour les produits du tabac, qui englobe les médias imprimés, Internet, y compris les médias sociaux, les affiches, les cinémas et les points de vente. De plus, il ne doit plus y avoir de promotion des ventes par la remise gratuite de produits du tabac, comme c'est le cas pour les hôtesses dans les clubs ou les actions de rabais du style 3 pour 2. Enfin, les entreprises de tabac ne doivent plus être autorisées à sponsoriser des manifestations publiques ou privées. L'alliance se réfère à la volonté populaire : Ainsi, 58 pour cent de la population approuverait une interdiction générale de la publicité pour le tabac.

Les électeurs ont le dernier mot

Si le Parlement ne prend pas le contre-pied de la proposition du Conseil fédéral et l'approuve, les électeurs pourraient une fois de plus avoir le dernier mot. En effet, en réaction au rejet du premier projet et à la nouvelle proposition de loi sur les produits du tabac, les organisations de santé ont lancé au printemps 2018 l'initiative populaire "Oui à la protection des enfants et des adolescents contre la publicité pour le tabac". L'objectif des initiateurs est qu'à l'avenir, les enfants et les jeunes ne soient plus exposés à la publicité pour le tabac sur les affiches dans l'espace public. La publicité au cinéma, les annonces, le sponsoring de festivals et la publicité en ligne pour le tabac doivent également disparaître à l'avenir, si l'on en croit les initiateurs. (hae)

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