Admeira se lance

Admeira, la coentreprise publicitaire de Swisscom, SRG et Ringier, a démarré ses activités lundi. Lors du petit déjeuner de presse, la direction a dévoilé ses objectifs ambitieux.

Malgré les critiques et l'opposition des éditeurs, Admeira a démarré ses activités lundi. C'est au restaurant Au Premier de la gare centrale de Zurich que la direction, autour du CEO Martin Schneider, s'est présentée aux représentants des médias.

IMG_2587
Faire face à la puissante concurrence étrangère en se battant à armes égales : le CEO Martin Schneider explique les objectifs.

L'ancien ex-Publisuisse et actuel CEO d'Admeira résume les objectifs de la nouvelle entreprise de commercialisation : "Il s'agit de garder le plus d'argent possible en Suisse". Ils sont ambitieux, même si le COO Marc Sier doit et veut renoncer, pour des raisons de droit boursier, à donner des indications concrètes sur les objectifs commerciaux visés. Mais l'objectif est d'être dans les chiffres noirs dès la première année et de poursuivre une stratégie de croissance. La base de départ n'est pas seulement les quelque 600 millions de francs de chiffre d'affaires publicitaire que les éditeurs réunis au sein d'Admeira réalisent chaque année, mais aussi les 280 collaborateurs, qui totalisent "2000 ans d'expérience dans la commercialisation", selon Schneider.

Portfolio
Les éditeurs commercialisés par Admeira

Recherche d'un site sous haute pression

Pour 200 des collaborateurs - qui travaillent actuellement dans quatre bureaux différents - on cherche actuellement un site dans la région de Zurich. Les 15 options initiales ont entre-temps été "condensées en un top 3", révèle Sier. Le CEO Schneider tient particulièrement à ce que les collaborateurs des différents sites suisses soient réunis le plus rapidement possible sous un même toit. C'est la seule façon de créer une culture. "Les vidéoconférences, c'est bien, boire un café ensemble, c'est mieux".

Il n'est pas prévu de supprimer des postes. Au contraire, il s'agit d'une stratégie de croissance. On veut être efficace, dit Sier. On peut atteindre l'efficacité en réduisant les coûts ou en augmentant les performances - Admeira mise sur la seconde solution. Arne Bergmann, Chief Sales Officer, souligne que l'on veut être encore plus proche des clients à l'avenir, c'est pourquoi on n'a aucun intérêt à réduire l'équipe de vente.

Beaucoup de choses restent encore comme avant

Les affaires sont donc en cours. Mais pour l'instant, il n'y a pas beaucoup de changements. Les interlocuteurs restent les mêmes, seule l'entreprise change de nom. Du point de vue des coûts, ce sont surtout les clients des agences qui devraient faire des économies dans un premier temps, puisqu'il n'y a plus qu'un seul interlocuteur, explique Bergmann. Et Beatrice Kniel, Managing Director Broadcast, souligne expressément que l'on n'a pas l'intention de s'immiscer dans les affaires des agences médias et créatives. "Mais nous essayons de leur offrir de l'efficacité et de leur simplifier ainsi un peu la vie". On ne sait pas encore exactement à quoi ressembleront les conditions - par exemple en cas de chevauchement, lorsque les clients réservaient jusqu'à présent séparément auprès des entreprises en joint-venture. "Nous allons nous pencher sur cette question dans un avenir proche. L'objectif est que les clients ne paient pas plus, mais pas moins non plus", déclare Kniel.

Dans la "phase de regroupement" - comme Marc Sier appelle la situation actuelle - beaucoup de choses restent donc comme avant. Y compris sur le plan technique. Pour l'instant, on mise sur la couverture pure, mais dans le courant de l'année, on veut proposer le ciblage que Swisscom utilise déjà depuis dix ans. La publicité ciblée dont on parle tant n'est pour l'instant légalement possible que sur les chaînes sans concession. C'est-à-dire TF1 et S1. Mais le COO a déclaré qu'il s'engageait à ce que toutes les chaînes puissent profiter de ce type de publicité dès que possible grâce à une modification de la concession. Pour l'instant, il ne reste aux autres chaînes que les spots TV interactifs, pour lesquels un lien vers d'autres informations peut être ouvert en appuyant sur le bouton OK de la télécommande de Swisscom.

Interaktive-TV-Werbung
Exemple de spot TV interactif : il suffit d'appuyer sur un bouton pour demander un échantillon de marchandise.

Mais même dans ce cas, l'objectif ne sera jamais d'établir une relation 1:1 avec chaque ménage, explique Schneider. Les clusters seront toujours au centre. Et Marc Sier d'ajouter : "Notre modèle commercial consiste à proposer des groupes cibles. Mais ceux-ci seront toujours si grands qu'il ne sera pas possible d'en déduire des individus".

Zielgruppenspezifische_TV-Werbung
L'objectif : une famille, un jeune et un retraité regardent le même programme, mais voient apparaître des écrans publicitaires différents.

Reste la question politique. Admeira a de nombreux détracteurs et ennemis. En premier lieu, l'association Médias suisses, présidée par Hanspeter Lebrument, et l'éditeur de Tamedia, Pietro Supino, qui veulent empêcher la coentreprise dans cette constellation. Le fait que Ringier soit un concurrent direct - et purement privé - de la SSR, financée par la redevance, et de Swisscom, proche de l'Etat, n'irrite pas seulement les éditeurs concurrents. Ceux-ci partaient en fait du principe que leur démarche auprès du Tribunal administratif fédéral aurait un effet suspensif (Werbewoche.ch a rapporté).

Admeira a néanmoins démarré comme prévu. Et ce "pas avec le frein à main serré", comme le souligne avec assurance le CEO Schneider. En effet, on ne s'attend pas à ce qu'une décision négative suive. Pour toutes les questions concernant les aspects politiques d'Admeira, il renvoie toutefois aux différents participants de la joint-venture. Et sur le plan personnel ? Il a une "attitude simple" sur le sujet et, avec son passé chez Publisuisse, il voit la nouvelle entreprise en premier lieu comme une grande chance de pouvoir continuer à générer des fonds du marché publicitaire à l'avenir. "Nous ne perdons plus d'argent et assurons ainsi l'avenir de la SSR. Nous défendons ce qui est nécessaire pour que la SSR puisse continuer à remplir sa mission".

Thomas Häusermann

Malgré les critiques et l'opposition des éditeurs, Admeira a démarré ses activités lundi. C'est au restaurant Au Premier de la gare centrale de Zurich que la direction, autour du CEO Martin Schneider, s'est présentée aux représentants des médias.

Faire face à la puissante concurrence étrangère en se battant à armes égales : le CEO Martin Schneider explique les objectifs. 

 

L'ancien ex-Publisuisse et actuel CEO d'Admeira résume les objectifs de la nouvelle entreprise de commercialisation : "Il s'agit de garder le plus d'argent possible en Suisse". Ils sont ambitieux, même si le COO Marc Sier doit et veut renoncer, pour des raisons de droit boursier, à donner des indications concrètes sur les objectifs commerciaux visés. Mais l'objectif est d'être dans les chiffres noirs dès la première année et de poursuivre une stratégie de croissance. La base de départ n'est pas seulement les quelque 600 millions de francs de chiffre d'affaires publicitaire que les éditeurs réunis au sein d'Admeira réalisent chaque année, mais aussi les 280 collaborateurs, qui totalisent "2000 ans d'expérience dans la commercialisation", selon Schneider.

Les éditeurs commercialisés par Admeira 

 

Recherche d'un site sous haute pression 

Pour 200 des collaborateurs - qui travaillent actuellement dans quatre bureaux différents - on cherche actuellement un site dans la région de Zurich. Les 15 options initiales ont entre-temps été "condensées en un top 3", révèle Sier. Le CEO Schneider tient particulièrement à ce que les collaborateurs des différents sites suisses soient réunis le plus rapidement possible sous un même toit. C'est la seule façon de créer une culture. "Les vidéoconférences, c'est bien, boire un café ensemble, c'est mieux". Il n'est pas prévu de supprimer des postes. Au contraire - mot-clé : stratégie de croissance. On veut être efficace, dit Sier. On peut atteindre l'efficacité en réduisant les coûts ou en augmentant les performances - Admeira mise sur la seconde solution. Arne Bergmann, Chief Sales Officer, souligne que l'on veut être encore plus proche des clients à l'avenir, c'est pourquoi on n'a aucun intérêt à réduire l'équipe de vente. 

 

Beaucoup de choses restent encore comme avant 

Les affaires sont donc en cours. Mais pour l'instant, il n'y a pas beaucoup de changements. Les interlocuteurs restent les mêmes, seule l'entreprise change de nom. Du point de vue des coûts, ce sont surtout les clients des agences qui devraient faire des économies dans un premier temps, puisqu'il n'y a plus qu'un seul interlocuteur, explique Bergmann. Et Beatrice Kniel, Managing Director Broadcast, souligne expressément que l'on n'a pas l'intention de s'immiscer dans les affaires des agences médias et créatives. "Mais nous essayons d'offrir de l'efficacité et de leur rendre ainsi la vie un peu plus facile".

On ne sait pas encore exactement à quoi ressembleront les conditions - par exemple en cas de chevauchement, lorsque les clients ont jusqu'à présent réservé séparément auprès des entreprises en joint venture. "Nous allons nous pencher sur cette question dans un avenir proche. L'objectif est que les clients ne paient pas plus, mais pas moins non plus", déclare Kniel.

Dans la "phase de regroupement" - comme Marc Sier appelle la situation actuelle - beaucoup de choses restent donc comme avant. Y compris sur le plan technique. Pour l'instant, on mise sur la couverture pure, mais dans le courant de l'année, on veut proposer le ciblage que Swisscom utilise déjà depuis dix ans. La publicité ciblée dont on parle tant n'est pour l'instant légalement possible que sur les chaînes sans concession. C'est-à-dire TF1 et S1. Mais le COO a déclaré qu'il s'engageait à ce que toutes les chaînes puissent profiter de ce type de publicité dès que possible grâce à une modification de la concession. Pour l'instant, il ne reste aux autres chaînes que les spots TV interactifs, pour lesquels un lien vers d'autres informations peut être ouvert en appuyant sur le bouton OK de la télécommande de Swisscom.

Exemple de spot TV interactif : il suffit d'appuyer sur un bouton pour demander un échantillon de marchandise. 

 

Mais même dans ce cas, l'objectif ne sera jamais d'établir une relation 1:1 avec chaque ménage, explique Schneider. Les clusters seront toujours au centre. Et Marc Sier d'ajouter : "Notre modèle commercial consiste à proposer des groupes cibles. Mais ceux-ci seront toujours si grands qu'il ne sera pas possible d'en déduire des individus".

L'objectif : une famille, un jeune et un retraité regardent le même programme, mais voient apparaître des écrans publicitaires différents. 

 

Reste la question politique. Admeira a de nombreux détracteurs et ennemis. En premier lieu, l'association Médias suisses, présidée par Hanspeter Lebrument, et l'éditeur de Tamedia, Pietro Supino, qui veulent empêcher la coentreprise dans cette constellation. Le fait que Ringier soit un concurrent direct - et purement privé - de la SSR, financée par la redevance, et de Swisscom, proche de l'Etat, n'irrite pas seulement les éditeurs concurrents. Ceux-ci partaient en fait du principe que leur démarche auprès du Tribunal administratif fédéral aurait un effet suspensif (Werbewoche.ch a rapporté).

Admeira a néanmoins démarré comme prévu. Et ce "pas avec le frein à main serré", comme le souligne avec assurance le CEO Schneider. En effet, on ne s'attend pas à ce qu'une décision négative suive. Pour toutes les questions concernant les aspects politiques d'Admeira, il renvoie toutefois aux différents participants de la joint-venture. Et sur le plan personnel ? Il a une "attitude simple" sur le sujet et, avec son passé chez Publisuisse, il voit la nouvelle entreprise en premier lieu comme une grande chance de pouvoir continuer à générer des fonds du marché publicitaire à l'avenir. "Nous ne perdons plus d'argent et assurons ainsi l'avenir de la SSR. Nous défendons ce qui est nécessaire pour que la SSR puisse continuer à remplir sa mission".

Plus d'articles sur le sujet