Doris Leuthard promeut une redevance plus basse pour la LRTV

Un ménage ne paiera plus que 400 francs par an pour la réception de la radio et de la télévision, au lieu de 462 francs actuellement, si le peuple dit oui à la révision de la LRTV le 14 juin. C'est avec cet argument que Doris Leuthard a lancé lundi la campagne de votation.

La ministre des médias Doris Leuthard a justifié cette baisse devant les médias à Berne en expliquant que la somme totale des redevances radio et télévision serait répartie sur davantage d'épaules grâce à la redevance générale. La nouvelle redevance devrait être introduite mi-2018 ou début 2019. Il y aura à l'avenir 3,3 millions de contributeurs au lieu de 2,6 millions actuellement. La redevance sera versée par ménage et ne sera plus liée au fait que celui-ci possède ou non un appareil de réception. Quelques milliers de personnes devraient payer la nouvelle redevance alors qu'elles ne possèdent pas de récepteur. Mais le système actuel est également injuste, car les téléspectateurs et auditeurs clandestins sont financés par les payeurs honnêtes. Cela ne sera plus possible. L'inscription doit se faire automatiquement, sur la base du registre des habitants pour les ménages et du registre de la TVA pour les entreprises. Ceux qui n'ont pas d'appareil de réception peuvent se faire exempter de la redevance pendant cinq ans. Cette baisse est un "beau morceau", a déclaré la présidente de la Fondation pour la protection des consommateurs, la conseillère nationale Prisca Birrer-Heimo (PS/LU). Elle espère que d'autres baisses auront lieu, car la charge bureaucratique diminuera et les contrôles coûteux disparaîtront. Elle a en outre salué le fait que la réglementation des cas de rigueur soit maintenue et que les bénéficiaires de prestations complémentaires, entre autres, restent exonérés de la taxe.

Pas plus d'argent pour la SSR

Selon Doris Leuthard, le changement est nécessaire en raison du progrès technique. L'ancien système date d'une époque où Internet n'existait pas. Aujourd'hui, 92 pour cent des ménages et 100 pour cent des entreprises ont une connexion Internet. La radio et la télévision peuvent également être reçues sur des tablettes et des smartphones. C'est pourquoi il n'est "plus judicieux de lier la redevance à un appareil de réception classique". L'objectif n'est pas de collecter plus d'argent pour la radio et la télévision. Après tout, au cours des douze dernières années, le Conseil fédéral n'a fait qu'adapter la redevance au renchérissement. Doris Leuthard a qualifié de fausse affirmation la crainte répandue par les opposants de voir la redevance augmenter jusqu'à 1000 francs par ménage. Quant à l'exigence de l'Union suisse des arts et métiers (usam), selon laquelle le Contrôle fédéral des finances doit passer au crible les finances de la SSR, car la SSR peut financer la campagne pour le oui via son association de soutien, la ministre des médias a déclaré : "Nous passons déjà au crible les finances de la SSR, le Contrôle des finances peut volontiers y jeter un coup d'œil s'il en a envie".

Tarif zéro pour trois entreprises sur quatre

L'USAM avait lancé un référendum contre la révision de la LRTV. Elle craint que la redevance ne pèse sur l'économie à hauteur de 200 millions de francs supplémentaires. Doris Leuthard a déclaré à ce sujet que seules les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 500'000 francs par an devraient payer la redevance. Pour les trois quarts des entreprises, cela signifie qu'elles ne paieront rien. Neuf autres pour cent ne paient que 400 francs. Aujourd'hui, la taxe se situe entre 612 et 1409 francs. La taxe pour les entreprises peut en revanche augmenter jusqu'à 39 000 francs. Mais cela ne s'applique qu'aux entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard de francs. Doris Leuthard a souligné que la nouvelle taxe sur les médias était simple et équitable. Le maire de Lausanne et vice-président de l'Union des villes suisses, Daniel Brélaz (Verts), a déclaré qu'il "doutait qu'il y ait une entreprise où l'on ne regarde pas la télévision ou n'écoute pas la radio de temps en temps". D'autre part, il est "absurde" que quelqu'un ne paie pas de redevance uniquement parce qu'il dispose de la bonne technologie. Doris Leuthard a demandé de ne pas mélanger la discussion sur la LRTV avec celle sur le service public. La discussion sur le service public doit être menée, c'est pourquoi le Conseil fédéral a préparé un rapport à l'intention du Parlement, mais : "Avec la LRTV, nous ne modifions que l'encaissement". (ATS)

Image : Uvek

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