"Les contrats de régie classiques sont dépassés".

Erwin Bachmann sur la nouvelle forme de coopération entre la Neue LZ et Publicitas

Erwin Bachmann sur la nouvelle forme de coopération entre la Neue LZ et PublicitasAprès deux ans de négociations entre la Neue Luzerner Zeitung (LZ) et Publicitas (P), un modèle a vu le jour qui confie à la maison d'édition la direction des affaires publicitaires. Erwin Bachmann, délégué du CA de LZ Medien Holding, explique pourquoi son entreprise l'a souhaité ainsi.Pourquoi la Neue LZ a-t-elle souhaité un nouveau modèle de coopération avec P ?
Erwin Bachmann : D'une manière générale, le commerce des annonces est ce que nous faisons de plus important, tout comme d'autres maisons d'édition, car les deux tiers de nos revenus proviennent de ce commerce. C'est pourquoi nous avions depuis longtemps l'intention de nous rapprocher de cette activité.
Mais pourquoi ce changement radical de l'externalisation au traitement en interne ?
Bachmann : Je pense que le contrat de régie classique, avec lequel on transmet une telle affaire pratiquement sur papier, est dépassé. Nous devons avoir beaucoup plus d'influence sur cette activité clé et être en mesure d'exercer une influence beaucoup plus grande, cela vaut aussi bien pour le contact avec les clients que pour les décisions stratégiques et opérationnelles correspondantes.
Il est question d'une forme de coopération paritaire. Qu'est-ce que cela signifie ?
Bachmann : Paritairement, cela signifie que nous travaillons ensemble dans deux organes différents, sur un pied d'égalité : Au niveau de la stratégie, nous avons une sorte de conseil d'administration, au niveau opérationnel, une sorte de direction. Le modèle est conçu de telle sorte que nous assumons ensemble les coûts de base, par exemple pour le traitement, les systèmes de décompte et autres. Nous avons une influence directe sur ces coûts. C'est ainsi que nous décidons de la manière de résoudre un problème et des prestations que nous voulons acheter. Pour Publicitas, en revanche, le modèle se résume à une participation aux bénéfices après le paiement de ses prestations.
Allez-vous créer une entreprise commune ?
Bachmann : Non, il n'y a pas d'entreprise au sens juridique du terme. Seule la construction est similaire à celle d'une entreprise. Mais la forme juridique reste la même : deux entreprises différentes, mais qui collaborent beaucoup plus étroitement. Ce qui est décisif pour nous, c'est que la P Luzern sera installée sur le site de LZ Medien, de sorte que les trajets entre l'annonce et la maison d'édition, entre l'annonce et la technique et en partie aussi entre l'annonce et la rédaction seront très courts. Ce qui, en fin de compte, sera aussi très favorable aux clients.
Quelle sera la composition personnelle du quasi-Conseil d'administration et de la quasi-CG ?
Bachmann : Au niveau stratégique, nous avons une équipe de quatre personnes, dont je suis le président avec voix prépondérante. En font partie notre directeur Jürg Weber et Bruno Hegglin, le directeur de P Lucerne, ainsi qu'un représentant de P Suisse. Au niveau opérationnel, une équipe de six personnes est prévue. Le directeur de la Neue LZ y sera chef de file, et du côté de Publicitas, le directeur des annonces et le chef des grands comptes en feront partie. Mais cela n'est pas encore définitif en termes de personnel.
Le fait que la direction sera assurée par la Neue LZ donne l'impression que vous ne faites pas entièrement confiance à Publicitas. Y a-t-il eu des problèmes dans le passé ?
Bachmann : Non, sinon nous n'aurions pas collaboré avec la P, mais nous serions passés en régie propre. L'objectif était de trouver un modèle plus avantageux. P est une très bonne société d'annonces. Elle doit être associée à l'activité d'édition pour former une combinaison judicieuse, à l'instar de ce qui est possible pour les journaux en régie propre. On ne peut absolument pas parler de méfiance à l'égard de P. Le fait que la présidence soit assurée par nous montre simplement que nous voulons vraiment nous occuper sérieusement de cette activité.
Ils étaient pressés de le faire. Après tout, le contrat de bail précédent a été résilié de manière anticipée.
Bachmann : Il a simplement été remplacé par le nouveau modèle un an avant son expiration, afin d'introduire immédiatement la meilleure solution.
Avec le nouveau modèle, sera-t-il plus facile à l'avenir pour les annonceurs d'exercer une influence sur la rédaction ?
Bachmann : Ni plus simple ni plus difficile, car nous avons une séparation claire entre l'espace des annonces et l'espace rédactionnel. Mais lorsqu'il s'agit de placer des annonces, notre rapprochement - même local - réduira les distances entre la vente des annonces et la rédaction. Cela profitera aux clients, mais n'aura aucune influence sur le contenu du journal. Je pense d'ailleurs qu'en ce qui concerne le placement d'annonces, nous avons déjà aujourd'hui une excellente offre et une très bonne collaboration avec notre rédaction.
Est-il habile, en termes d'image, pour le Neue LZ, journal dominant en Suisse centrale, d'être à l'avenir encore plus étroitement lié au vendeur d'annonces qui domine le marché ?
Bachmann : Nous n'y voyons absolument aucun problème, cela ne change rien pour les autres concurrents. La collaboration entre Neue LZ et P existait déjà, mais sous une autre forme.
En quoi votre modèle de collaboration se distingue-t-il de celui qui existe depuis un certain temps à Coire avec Südostschweiz Publicitas AG ?
Bachmann : Pour l'essentiel, seule la forme juridique est différente.
Et pourquoi Neue LZ et P Luzern ont-elles choisi une forme juridique moins claire ?
Bachmann : Nous sommes certes de loin le plus gros client de P Luzern, mais celle-ci dessert également d'autres prestataires de Suisse centrale. C'est pourquoi il serait problématique pour eux d'être en même temps vendeurs d'annonces pour des tiers dans la même région par le biais d'une société commune, même sur le plan juridique.
Entretien : Markus Knöpfli

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