Des renforts venus de Suède

PubliGroupe a augmenté son bénéfice annuel de 103 pour cent en 1999 grâce à la joint-venture

PubliGroupe a augmenté son bénéfice annuel de 103 pour cent en 1999 grâce à une joint ventureDe Christophe Büchi PubliGroupe (ex Publicitas Holding) réduit continuellement sa dépendance vis-à-vis des annonces suisses. En entrant au capital de la société suédoise Planit Media, il renforce son réseau de vente international PPN (Publicitas Promotion Network). En outre, il a présenté un brillant exercice comptable 1999.
PubliGroupe (écrit avec un "e" français : siège social lausannois oblige ...) achète 20 pour cent des actions de Planit Media à Malmö. Parallèlement, la reprise de la base de données des journaux de PPN par Planit Media a été convenue, tout comme l'utilisation de PPN comme agence de vente pour les offres de Planit Media.
Planit Media a été créée il y a trois ans. Elle propose - via la plate-forme de base www. planitmedia.com - les prix et les données de plus de 39000 magazines aux agences de publicité, aux agences médias et aux maisons d'édition. L'offre est utilisée par plus de 4000 abonnés dans 64 pays. Des travaux sont actuellement en cours pour créer de nouvelles bases de données qui contiendront des informations supplémentaires sur les journaux, la publicité en ligne, les expositions et la publicité extérieure.
L'accord avec PubliGroupe permet à Planit Media d'accéder aux données des journaux de PPN. En même temps, elle s'assure la puissance de marché de PPN qui, avec ses 52 sociétés, gère les ventes publicitaires de 2000 médias imprimés et réalise un chiffre d'affaires annuel de 423 millions de francs. Rien d'étonnant donc à ce que le directeur de Planit Media, Colm Barry, attende un grand succès de cette nouvelle collaboration. Mais quel est l'intérêt de P dans ces fiançailles helvético-suédoises ? "PPN voit dans le rapprochement avec Planit Media un service supplémentaire pour ses annonceurs et ses agences, ainsi qu'une présence supplémentaire sur le marché pour ses titres de représentation", explique le CEO Hans-Peter Rohner.
Bouclement des comptes 1999 avec un bénéfice net doublé
La PPN n'est cependant pas la seule division P en expansion : tous les secteurs d'activité sont actuellement en pleine croissance. Il n'est donc pas étonnant que le directeur général Jean-Jacques Zaugg ait montré un visage extrêmement satisfait lors de la conférence de presse de bilan de cette année à Lausanne.
En 1999, le bénéfice du groupe a tout de même pu être augmenté de 103 pour cent pour atteindre 156 millions de francs, ce qui représente le bénéfice le plus élevé de l'histoire de l'entreprise (chiffre d'affaires du groupe : 2,31 milliards de francs). C'est pourquoi le conseil d'administration propose de verser aux actionnaires un dividende de 25 francs (plus 108 pour cent). Et comme cette proposition doit être approuvée par les actionnaires, on peut s'attendre à ce qu'elle soit acceptée ...
"Tous les secteurs d'activité du groupe ont augmenté leurs parts de marché et leur productivité", a souligné Zaugg. Un bon signe pour les médias imprimés : l'activité principale - le commerce d'annonces - a également contribué à l'amélioration du résultat. Les affaires ont été particulièrement florissantes dans le domaine des annonces d'emploi.
PubliGroupe fait ses adieux aux panneaux d'affichage
Néanmoins, le brillant résultat de 1999 est dû en grande partie à des produits financiers extraordinaires (vente d'immeubles et de participations), qui ont atteint cette fois 113 millions de francs (plus 195 pour cent). PubliGroupe a notamment vendu sa participation de 30 pour cent dans la SGA Holding (Société Générale d'Affichage). PubliGroupe a ainsi renoncé au rêve qu'il caressait depuis des années de prendre pied dans le secteur de l'affichage.
Pourtant, un rapprochement avec la SGA aurait été tout à fait logique à première vue : la forte position de PubliGroupe dans le domaine des médias imprimés et le savoir-faire de la SGA dans la publicité extérieure auraient permis de proposer un mix média encore plus savoureux. Mais la SGA ne voulait pas entendre parler d'un rapprochement avec PubliGroupe et a choisi à la place de s'appuyer sur le leader français de l'affichage, Decaux. "Pour nous, la vente de notre participation était la conséquence logique de cette décision", explique-t-on au siège de P. Toutefois, l'adieu aux panneaux d'affichage n'a pas dû être facile pour les employés de P.
Bonnes prévisions météorologiques pour l'année qui vient de commencer
L'année en cours devrait également être ensoleillée. Les affaires vont bon train dans tous les secteurs, a-t-on indiqué à Lausanne, de sorte que le niveau élevé de 1999 devrait être maintenu malgré des investissements considérables, notamment dans le domaine en ligne. Chez PubliGroupe, on s'attend - "sous réserve d'une baisse conjoncturelle" ! - un bénéfice d'exploitation d'environ 85 millions de francs ainsi que des recettes extraordinaires provenant de la vente d'immeubles d'une valeur d'environ 70 millions de francs.
Afin que non seulement les actionnaires, mais aussi les collaborateurs puissent se réjouir d'une nouvelle envolée boursière des actions P, PubliGroupe souhaite faire participer ses collaborateurs et collaboratrices au capital. A cet effet, la création d'un capital conditionnel (deux pour cent du capital-actions) sera proposée à l'assemblée générale. Le personnel devrait pouvoir acquérir des parts sociales à des conditions préférentielles.
Introduction en bourse de Real Media Inc. avec des inconnues
En ce qui concerne l'introduction en bourse récemment annoncée du groupe en ligne Real Media Inc. à New York, dont PubliGroupe détient depuis peu 70% du capital, peu d'informations ont été données à Lausanne - compte tenu des turbulences boursières actuelles et de la législation boursière américaine très stricte.
Les managers P se sont contentés d'assurer que l'ouverture au public était prévue pour mai, mais que les conditions n'étaient pas encore clairement définies. Il a ensuite été précisé qu'environ 15 pour cent du capital-actions seraient mis en vente. Il semble que l'on attende (ou espère) un produit d'environ 80 millions de dollars. Après l'entrée en bourse, la part de PubliGroupe devrait passer de 70 à 52 pour cent. "Nous voulons cependant conserver la majorité", a ajouté Zaugg.
P comme "pedeckt"

La formule est belle : "PubliGroupe soutient les initiatives des maisons d'édition qui, à la recherche de synergies industrielles et éditoriales, s'associent en groupes d'édition dans le but d'être solidement ancrées dans leur région et économiquement solides", pouvait-on entendre lors de la conférence de presse de bilan de cette année à Lausanne. Et pour prouver que les belles paroles peuvent être suivies d'actes, on a rappelé les bons offices de P dans le rapprochement des deux journaux neuchâtelois en difficulté L'Express et L'Impartial.
PubliGroupe prend maintenant une participation de 35% dans Vogt-Schild AG, la maison d'édition du Solothurner Zeitung. Est-ce une étape vers un grand assainissement des structures entre Berne et Zurich ? Et si oui, à quoi cela pourrait-il ressembler aux yeux des hommes de P ? En réponse à cette question de WerbeWoche, le directeur de PubliPresse, Ernst Grab, reste discret. Oui, il croit à la nécessité de synergies dans cette région, admet-il ... mais il existe de très nombreux modèles différents de coopération. Eh bien, nous l'avions déjà deviné nous-mêmes !

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