La publicité ciblée est critiquée dans le cadre de la révision de l'ORTV

La révision de l'ordonnance sur la radio et la télévision (ORTV) ne rencontre que peu d'écho. Presque tous les acteurs ne sont pas d'accord avec le fait que les entreprises financées par la redevance puissent diffuser de la publicité ciblée. Les partis qui sont favorables à un soutien de l'ATS posent des conditions : L'argent public ne doit pas finir dans les poches des actionnaires.

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L'une des nouveautés décisives de l'ORTV révisée est la possibilité pour la SSR et les chaînes titulaires d'une concession de pouvoir s'adresser directement aux groupes cibles avec leur publicité. Sur les douze minutes de publicité autorisées par heure, cette nouvelle méthode doit être autorisée pendant quatre minutes. Les réponses à la consultation sur la révision partielle, qui s'est achevée vendredi, montrent que cette modification est rejetée par les partis bourgeois.

La SSR trop favorisée

Tel qu'il est présenté, le projet ne convainc ni les Verts libéraux (PVL), ni l'UDC, ni le PRD. Tous trois craignent que les acteurs privés des médias ne soient soumis à une concurrence illégale. Ceux-ci auraient alors moins de parts du gâteau publicitaire.

Pour les radicaux, il n'y a aucune raison de renforcer encore la "position déjà dominante" de la SSR en coupant l'herbe sous le pied des médias privés. Le PVL pense également que l'introduction de la publicité ciblée ne profiterait qu'à la SSR, car les petits médias privés ne pourraient pas du tout exploiter ce potentiel en raison de leur taille.

Pour l'Union suisse des arts et métiers (USAM), la révision ne va pas dans la bonne direction. Le président de l'USAM Jean-François Rime a critiqué sur la plateforme Moneycab le fait que le Conseil fédéral ne puisse pas promettre de redimensionner la SSR tout en lui attribuant de nouvelles tâches et donc des fonds. Le PDC n'avait pas encore pris position vendredi midi.

Mauvais timing

Les Verts se montrent également très sceptiques. Tout comme l'Union syndicale suisse (USS), ils craignent que la sphère privée soit attaquée. Les chaînes concessionnaires exploiteraient davantage les données des utilisateurs afin de pouvoir vendre de la publicité ciblée. Les programmes financés par la redevance ne devraient pas être "commercialisés", ce qui serait contraire au mandat du service public. Ce n'est pas le consommateur qui est le public cible, mais les citoyennes et les citoyens.

Le PS n'exclut pas catégoriquement la publicité ciblée, mais propose de ne pas toucher aux niches publicitaires des chaînes régionales. Selon lui, la révision doit être modifiée de manière à ce que la publicité ciblée ne soit pas définie géographiquement.

Pour une grande partie des partis, la consultation arrive trop tôt : il faut d'abord mener un débat de fond sur le service public. Et il faut également attendre le résultat de la votation du 4 mars sur l'initiative No Billag.

En outre, les recommandations du Conseil fédéral ne devraient pas être imposées par voie d'ordonnance, mais dans le cadre de la nouvelle loi sur les médias électroniques, actuellement en préparation.

Soutien à la SDA ou non ?

Un autre point important de la révision est le possible soutien financier de l'Agence télégraphique suisse (ats) par la Confédération. Plusieurs cantons (dont Bâle, Berne, Soleure, Vaud et Fribourg) soutiennent cette proposition. L'ats, également sollicitée, n'a pas pris position.

Les partis ont des avis très différents sur le sujet : à droite, on dit "niet" (UDC), "plutôt non" (PRD), "pourquoi pas" (PVL) et "bien sûr" (PBD). Le PDC ne prend pas position en raison de la "situation actuelle" à l'ATS.

La gauche et les syndicats estiment qu'une agence de presse nationale doit être soutenue par le biais d'une convention de prestations. Celle-ci n'est toutefois pas encore clairement définie. Ils estiment qu'il faudrait dans tous les cas s'assurer qu'une contribution de la Confédération aille au développement de prestations journalistiques et non dans les poches des actionnaires.

La révision de l'ORTV prévoit encore d'autres modifications qui ont été approuvées par la grande majorité. Ils comprennent la protection des minorités et la proportion d'émissions sous-titrées dans l'ensemble des programmes, qui devrait augmenter dans les années à venir. (SDA)

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