L'UDC favorable à No Billag - Roger Köppel tire à boulets rouges sur la SSR

L'UDC suisse s'est prononcée samedi en faveur de l'initiative No Billag. Les délégués réunis à Confignon GE ont clairement recommandé d'accepter l'initiative, qui sera soumise au vote le 4 mars, par 239 oui contre 17 non et 5 abstentions.

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La veille, le comité directeur de l'UDC s'était déjà prononcé en faveur de l'initiative par 23 voix pour, 3 voix contre et une abstention. Lors de l'assemblée des délégués de samedi, tous les ténors du parti ont également défendu cette position.

Le rédacteur en chef de Weltwoche et conseiller national zurichois de l'UDC Roger Köppel a été le premier à critiquer la SSR : "La redevance Billag est un poison pour le paysage médiatique suisse", a-t-il déclaré devant les délégués. Parce qu'elle est sous perfusion de l'Etat, la SSR pense comme l'Etat, a constaté le conseiller national zurichois. Dans tout le pays, il est aujourd'hui possible de couvrir sans problème le besoin d'information avec des produits de presse privés et des médias électroniques dans toutes les langues nationales.

"Proximité intime et câline" et une comparaison avec les nazis

Roger Köppel a appelé les délégués à se débarrasser de la "SSR d'Etat surdimensionnée, surpayée, surestimée et qui a trop vécu".

Selon Köppel, la Berne fédérale et la SSR sont bien trop proches. Cette dernière a développé "une proximité intime avec le Conseil fédéral, l'administration fédérale et les politiciens qui la cajolent", a déclaré l'éditeur du Weltwoche samedi. Köppel a comparé le rôle de la radio-télévision publique suisse à celui des médias dans les Etats dictatoriaux : "Ce sont surtout les pays à régime autoritaire qui insistent sur la suprématie de l'Etat dans le domaine de la radio-télévision", a-t-il déclaré, cité par le SonntagsBlick. Il pense ici aux "récepteurs du peuple du ministre de la propagande Goebbels dans l'Allemagne nazie". (SDA/hae)

Peu de voix contre

Avant le vote de l'après-midi, la conseillère nationale UDC genevoise Céline Amaudruz a recommandé aux 259 délégués de faire l'économie de la taxe de 450 francs. Le PS devra alors financer lui-même sa propagande à l'avenir, a déclaré Amaudruz, qui a été applaudie.

Il n'y a eu que peu de voix contre. Un délégué lucernois du Suhrental a rappelé les minorités et les régions périphériques. Même en tant que partisan de la culture populaire, il se devait de dire non à l'initiative No Billag, a relevé le délégué. Un délégué vaudois a également attiré l'attention sur le fait que l'électorat UDC des régions rurales apprécie l'offre de la SSR. La plupart des intervenants ont toutefois recommandé d'accepter l'initiative, comme le président de l'UDC zurichoise et conseiller national, Mauro Tuena.

Les interventions du conseiller aux Etats PLR vaudois Olivier Français n'y ont rien changé. Il avait pris la position contraire devant l'assemblée des délégués et rappelé qu'il n'y avait pas de plan B pour la SSR et que l'initiative supprimait également l'instance indépendante de recours.

En cas d'acceptation, ce ne sont pas les radios et télévisions régionales qui en profiteraient, mais les chaînes de télévision étrangères. Or, la chaîne ARD ne retransmettrait pas de fête de lutte, a déclaré Olivier Français. Les délégués ont toutefois suivi le comité directeur du parti et se sont rangés derrière l'initiative.

Lors du vote final, l'initiative populaire a été clairement acceptée par 239 oui contre 17 non et 5 abstentions. Avant l'assemblée des délégués, les sections UDC des cantons de Zurich, Berne, Argovie, Neuchâtel et Vaud avaient déjà décidé de voter oui.

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