Les jeunes restent de plus en plus longtemps en ligne

Les jeunes Suisses sont en moyenne 25% plus longtemps en ligne avec leur smartphone, tablette & Co. qu'il y a deux ans. C'est ce que montre l'étude James 2016 de la ZHAW et de Swisscom.

jugendliche

Sur la toile, on regarde souvent des vidéos sur YouTube ou Netflix, mais on utilise aussi beaucoup les réseaux sociaux. Instagram et Snapchat ont pour la première fois détrôné Facebook en tête des réseaux sociaux.

Depuis la première enquête James en 2010, le temps passé en ligne par les jeunes a augmenté d'une demi-heure par jour : Selon leurs indications, ils surfent en moyenne 2 heures et 30 minutes par jour en semaine (2014 : 2 heures) et 3 heures et 40 minutes le week-end (2014 : 3 heures). Comme presque tous les jeunes Suisses possèdent un smartphone et surfent de plus en plus avec un abonnement forfaitaire, l'accès mobile à Internet fait désormais partie du quotidien. C'est ce que montre la dernière étude James 2016, réalisée pour la quatrième fois depuis 2010 et qui permet ainsi de dégager des tendances.

Il est frappant de constater que les jeunes issus de l'immigration utilisent le réseau de manière plus intensive que les jeunes d'origine suisse. "L'une des explications est que les médias sociaux leur permettent de rester facilement et directement en contact avec leur famille et leurs amis à l'étranger", estime Daniel Süss, chercheur à la ZHAW et responsable de l'étude, qui a réalisé l'étude James avec Gregor Waller, co-chef de projet, et son équipe.

Smartphone et tablettes - toujours et partout

Pratiquement tous les jeunes Suisses possèdent aujourd'hui leur propre téléphone portable - presque exclusivement un téléphone intelligent. Seul un pour cent n'a pas de téléphone portable personnel. En outre, environ 40% des jeunes disposent de leur propre tablette et quatre sur cinq en ont une à disposition dans leur foyer. Compagnon de tous les instants, le smartphone est toujours et partout utilisé à des fins multimédias et remplace de plus en plus le PC, l'ordinateur portable, l'appareil photo, le lecteur de musique, la radio, la console de jeu ou la montre.

James_16_Gera%CC%88tebesitz

Environ un tiers des personnes interrogées dispose de plus de cinq gigaoctets de données par mois. La devise est la suivante : téléphoner et envoyer moins de SMS, mais surfer davantage sur le net et utiliser les réseaux sociaux ou les messageries comme WhatsApp. 97 pour cent des jeunes communiquent quotidiennement ou plusieurs fois par semaine via une application de messagerie. Neuf sur dix utilisent souvent les réseaux sociaux en mobilité via leur téléphone portable (2016 : 87 pour cent ; 2014 : 76 pour cent). De même, les courtes vidéos web sont de plus en plus souvent regardées sur smartphone via Facebook, YouTube & Co. (2016 : 78 pour cent ; 2014 : 69 pour cent ; 2012 : 40 pour cent). À titre de comparaison : l'utilisation régulière du téléphone s'est stabilisée à 71 pour cent, l'utilisation des SMS a brusquement chuté à 58 pour cent (2014 : 69 pour cent ; 2012 : 93 pour cent).

James_16_Handyfunktionen
James_16_Medieninhalte

Snapchat et Instagram dépassent Facebook

94 pour cent des jeunes Suisses sont inscrits sur au moins un réseau social. Pour la première fois depuis la première enquête de 2010, Facebook n'est plus le réseau social préféré des 12-19 ans avec 62 %. Le leader de longue date a été dépassé par Instagram (81 %) et Snapchat (80 %). De plus, c'est aussi sur Facebook que la fréquence d'utilisation a le plus baissé : en 2014, 79 pour cent des jeunes utilisaient encore la plateforme quotidiennement ou plusieurs fois par semaine, contre seulement 55 pour cent aujourd'hui. L'adhésion et la fréquence d'utilisation de Facebook dépendent fortement de l'âge : plus les adolescents sont jeunes, moins ils utilisent souvent Facebook. Les jeunes de 12 à 15 ans apportent de nouvelles préférences. Ils préfèrent être actifs sur de nouvelles plates-formes comme Instagram et Snapchat. En revanche, chez les 18-19 ans, quatre sur cinq sont toujours inscrits sur Facebook et 83 % l'utilisent souvent. "On ne constate pas tant une migration vers d'autres plateformes qu'une nouvelle génération d'utilisateurs", explique Michael In Albon, chargé de la protection de la jeunesse dans les médias chez Swisscom.

James_16_SozialeNetzwerke

Les réseaux sociaux ne remplacent pas les rencontres avec les amis

Le quotidien médiatique des jeunes est surtout marqué par le téléphone portable : 99% utilisent leur appareil mobile tous les jours ou plusieurs fois par semaine, ils surfent souvent sur le net (95%) ou écoutent de la musique (94%).

James_16_FreizeitMedial

Malgré les smartphones, tablettes et autres, la pratique d'activités de loisirs non médiatiques reste stable depuis la première enquête de 2010 : 76 % rencontrent régulièrement des amis (2014 : 79 %), 66 % font régulièrement du sport (2014 : 64 %) et 58 % aiment aussi ne rien faire de temps en temps (2014 : 60 %). "Certes, les jeunes peuvent échanger en ligne avec des jeunes de leur âge à tout moment et en tout lieu. Mais cela a une fonction d'accompagnement et ne peut pas remplacer le besoin d'être ensemble", est convaincu Daniel Süss. "De plus, les discussions de groupe et les réseaux sociaux peuvent aussi être une source de stress ou les smartphones omniprésents peuvent distraire au quotidien. C'est pourquoi les familles devraient limiter l'utilisation des médias pendant les repas ou les conversations et les écoles devraient avoir des règles claires concernant les smartphones".

James_16_FreizeitNonmedial

La vidéo sur le web à la conquête du web

Les jeunes utilisent intensivement l'ordinateur et Internet à des fins de divertissement. Environ quatre cinquièmes (79 %) des jeunes Suisses utilisent quotidiennement ou plusieurs fois par semaine des portails vidéo comme YouTube, myVideo ou Vimeo. Le streaming de musique sur Internet, par exemple avec Spotify, a également gagné en importance par rapport à 2014, 68 pour cent le font régulièrement (2014 : 57 pour cent). La troisième place est occupée par le fait de parcourir les profils sur les réseaux sociaux (67 pour cent). La préférence pour les sites Internet montre que les vidéos et les images prennent de plus en plus d'importance chez les jeunes. Ainsi, YouTube est de loin le site le plus populaire. Les jeunes y consomment des vidéos et de la musique ou apprennent avec des vidéos. L'importance croissante des services de streaming vidéo comme Netflix et les plateformes basées sur l'image et la vidéo Instagram et Snapchat témoignent également de cette tendance à l'image animée. Un changement de la culture des fans est également remarquable. 75 % des jeunes peuvent citer un YouTuber préféré. "Les jeunes célèbrent aujourd'hui les stars de YouTube comme ils célébraient autrefois les boys groups ou les girls groups", explique Süss.

Rencontrer des connaissances sur Internet

25 % des jeunes en Suisse déclarent avoir déjà été approchés en ligne par une personne étrangère avec des intentions sexuelles non désirées. Ce phénomène est appelé cybergrooming. Comme dans les enquêtes précédentes, les filles (34 pour cent) en ont fait l'expérience bien plus souvent que les garçons (17 pour cent). 41 % des jeunes Suisses ont déjà rencontré hors ligne une personne dont ils ont fait la connaissance sur Internet. Plus les jeunes sont âgés, plus ils ont tendance à l'avoir déjà fait : chez les 12-13 ans, c'est environ un quart, chez les 18-19 ans, environ la moitié. "Rencontrer physiquement une personne connue sur Internet n'est pas un risque en soi", explique Michael In Albon. "Il faut toutefois respecter certaines règles à cet égard. Il faut par exemple se rencontrer dans un lieu public et être accompagné d'un adulte lors de la première rencontre".

Étude James
Les études James reflètent l'utilisation des médias par les jeunes en Suisse. James est l'abréviation de "Jeunesse, activités, médias - enquête suisse" et est réalisée tous les deux ans. Dans le cadre de cette étude représentative, la ZHAW Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften interroge depuis 2010 plus de 1000 jeunes âgés de 12 à 19 ans dans les trois grandes régions linguistiques de Suisse sur leur comportement médiatique. Swisscom est le mandant de l'étude, qui est réalisée tous les deux ans par la ZHAW.

Plus d'informations :

Le rapport détaillé des résultats (PDF)
Zhaw.ch/psychologie/james
Swisscom.ch/james
#jamesétude2016

Photo : Pixabay

Plus d'articles sur le sujet