Tamedia supprime jusqu'à 28 postes en Suisse romande

Le groupe de médias Tamedia supprime jusqu'à 28 postes en Suisse romande. L'objectif de cette réorganisation serait d'économiser 3,5 millions de francs en Suisse romande.

Tamedia supprime jusqu'à 28 des 250 postes en Suisse romande. Le groupe de médias zurichois justifie cette restructuration par la faible évolution du chiffre d'affaires. En Suisse alémanique, Tamedia prévoit également de supprimer des postes, mais dans une moindre mesure. Les collaborateurs doivent être informés jeudi des mesures prévues.

L'objectif de la réorganisation est d'économiser 3,5 millions de francs en Suisse romande, ont déclaré mercredi devant les médias la directrice de Tamedia Suisse romande, Christine Gabella, et le directeur général de Tamedia, Andreas Schaffner. Ces mesures sont devenues nécessaires après que Tamedia a subi ces dernières années une baisse continue de son chiffre d'affaires, en particulier en Suisse romande.

Les collaborateurs de tous les titres et fonctions sont concernés par la restructuration. En Suisse romande, Tamedia abandonne notamment les journaux 24 heures, Tribune de Genève, Le Matin Dimanche et le magazine économique Bilan et gère les portails en ligne correspondants.

Mauvais marché publicitaire

Le modèle commercial est sous pression en raison de l'évolution numérique, a expliqué Gabella. En Suisse romande, le secteur des médias est traditionnellement plus dépendant financièrement des annonces que dans la partie germanophone du pays, a déclaré Schaffner. De plus, le marché publicitaire s'est détérioré plus rapidement en Suisse romande.

C'est pourquoi le recul du chiffre d'affaires a un impact plus important en Suisse romande. "Si nous ne réagissons pas, nos résultats vont encore se dégrader", a expliqué Schaffner.

Les mesures d'économie s'accompagnent d'une réorganisation des rédactions. Ainsi, Tamedia Romandie veut notamment supprimer la rédaction commune T, simplifier les processus, renforcer les marques et accroître la proximité avec les lecteurs, comme l'a expliqué Gabella. "Nous devons fonctionner avec moins de personnes", a-t-elle poursuivi.

28 chiffres est le maximum

Le personnel a été informé de la restructuration mercredi matin, a déclaré M. Gabella. Une procédure de consultation a été lancée. Cela pourrait conduire à ce que moins de 28 postes soient finalement supprimés. 28 postes, c'est le scénario le plus pessimiste.

On ne savait pas mercredi combien de collaborateurs allaient finalement perdre leur emploi. La maison d'édition tentera d'atténuer les effets par le biais des fluctuations naturelles, des retraites anticipées et des réductions de temps de travail, a-t-on appris.

En Suisse alémanique aussi, il y aura des suppressions d'emplois. L'ampleur de ces suppressions n'est pas connue. Elle sera toutefois moins importante en Suisse romande, a déclaré Schaffner. Les collaborateurs et les médias de Suisse alémanique seront informés jeudi de ces suppressions.

Des employés indignés

Les rédactions de 24 heures, Tribune de Genève, Le Matin dimanche, Tamedia (rubriques Schweiz, Welt, Wirtschaft), les collaborateurs de la photographie, de l'édition et de la mise en page, l'équipe numérique ainsi que l'association professionnelle Impressum et le syndicat des médias Syndicom ont vivement condamné les suppressions d'emplois prévues.

3,5 millions de francs seraient économisés sur le seul dos du personnel. Le personnel des rédactions en a assez d'une direction qui n'investit plus dans ses médias et les laisse mourir à petit feu aux dépens des abonnés et de la société, peut-on lire dans un communiqué de presse d'Impressum. Depuis le rachat d'Edipresse par Tamedia en 2011, les suppressions de postes se sont succédé.

Il est urgent que la direction de TX Group revienne à la raison et arrête sa destruction des journaux romands, a exigé Syndicom. Le plus grand éditeur suisse renonce officiellement à donner à ses rédactions la possibilité de faire correctement leur travail, pourtant essentiel à la démocratie.

Il renonce également à sa responsabilité sociale en faisant disparaître des emplois dans un secteur déjà en difficulté. Cela est dû en grande partie à des décisions qui, depuis des années, se basent exclusivement sur une logique de profit, a critiqué le syndicat.

Ces dernières années, le groupe de médias zurichois Tamedia a supprimé à plusieurs reprises des postes en Suisse romande. La mesure la plus radicale a été dernièrement la suppression de l'édition imprimée du journal traditionnel "Le Matin" en 2018. Plus de 40 collaborateurs avaient alors été licenciés. (ats)

Plus d'articles sur le sujet