Tamedia poursuit le Spiegel en justice pour le texte de Roshani

L'entreprise de médias zurichoise Tamedia a déposé plainte contre le magazine d'information allemand Spiegel. L'élément déclencheur a été le texte "Ich auch" (Moi aussi) de l'auteure invitée Anuschka Roshani, publié le 4 février. Tamedia estime que le texte et les images portent atteinte à la personnalité.

TamediaInterrogé par l'agence de presse Keystone-SDA, un porte-parole de Tamedia a confirmé jeudi une information de la République qui avait rendu compte du dépôt de plainte.

La plainte contre le Miroir et l'auteur Roshani a été déposée mercredi, selon le porte-parole de Tamedia. Selon Tamedia, ce sont surtout les allusions faites dans le texte et l'image à l'affaire Harvey Weinstein qui portent atteinte à la personnalité.

Graves accusations de harcèlement moral

L'ancienne Magazine-Roshani, rédactrice en chef, avait écrit une tribune dans le Miroir a porté de graves accusations de harcèlement moral contre son ancien supérieur Finn Canonica. Elle aurait été victime d'un abus de pouvoir pendant des années.

Sous Canonica, un régime de harcèlement moral et de sexisme aurait prévalu. Il l'aurait rabaissée verbalement et l'aurait entre autres qualifiée de "la non-baisée". Elle a reproché à son ancien employeur Tamedia son inaction, car selon ses propres dires, elle s'était adressée à plusieurs reprises et en vain à différents services internes.

Tamedia a commandé une enquête externe qui est arrivée à la conclusion qu'une grande partie des accusations, en particulier celle de harcèlement sexuel, ne pouvaient pas être confirmées. D'une manière générale, les reproches auraient été en partie insuffisamment étayés.

Toutefois, l'entreprise a également reconnu des manquements. Dans la culture de gestion que l'on attend de la maison d'édition, un tel conflit n'aurait même pas dû survenir. La clarification de l'affaire a pris trop de temps.

"Peut-être que le ton a baissé"

L'ancien Magazine-Le rédacteur en chef Canonica a rejeté ces accusations. S'il a commis une erreur, c'est en 2014, lorsqu'il a "peut-être manqué de ton" et "communiqué durement" au sein du personnel, a déclaré l'homme de 57 ans dans une interview.

La raison en était surtout les structures, respectivement le groupe Tamedia de l'époque, qui lui avait imposé des directives d'économie strictes. Il était sous pression. Il a qualifié a posteriori de "stupidité extrême" les croix gammées qu'il avait griffonnées dans le manuscrit de collaboratrices germanistes.(ATS)

 

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