Crimes contre les professionnels des médias en ligne de mire

Pour mettre fin à l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, des procureurs de différents pays du monde ont lancé un appel en collaboration avec Reporters sans frontières (RSF).

A l'occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, le syndicat des médias Syndicom et la Fédération internationale des journalistes appellent la communauté internationale à garantir enfin la sécurité et la protection des professionnels des médias par une convention de l'ONU.

Un tel accord est nécessaire, car il n'existe à ce jour aucun instrument international contraignant qui oblige les Etats membres à garantir la sécurité des professionnels des médias et à enquêter sur les crimes commis à leur encontre, peut-on lire dans un communiqué de presse publié mercredi.

Des procureurs de huit pays se sont joints à l'organisation Reporters sans frontières (RSF) pour critiquer l'impunité généralisée dont jouissent les auteurs de crimes contre des journalistes. Le manque de sécurité des professionnels des médias sape également le droit de la population à se faire une opinion et à décider librement.

Le meurtre ne doit pas être un risque professionnel pour les professionnels des médias, peut-on lire dans le communiqué de presse. Selon les données de RSF, plus de 1000 professionnels des médias ont été assassinés dans le monde depuis 2019. Rien que cette année, 50 journalistes auraient déjà été tués dans l'exercice de leur profession.

Se référant à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), le communiqué de presse constate que près de 90% des crimes commis contre des journalistes restent impunis.

La situation sécuritaire pour les professionnels des médias est précaire dans de nombreux pays à travers le monde. En Suisse aussi, les professionnels des médias sont confrontés à une pression et à des dangers croissants en ce qui concerne les conditions-cadres juridiques, politiques, économiques, sociales et physiques, écrit Syndicom.

Huit procureurs de Mexico, du Brésil, de Slovaquie, de la République démocratique du Congo, de Serbie, de la République du Congo, de Gambie et de Grande-Bretagne ont signé un engagement. Afin de préserver l'indépendance et l'impartialité de leurs enquêtes, ils entendent résister aux pressions de toutes sortes et rejeter publiquement toute forme de collusion. (ATS)

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