Reporters sans frontières dénonce les violences liées aux questions féminines
Ceux qui couvrent les droits des femmes pour les médias sont souvent exposés à la violence : C'est ce que dénonce Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport présenté lundi à Paris.
L'organisation de journalistes a recensé plus de 60 cas dans plus de 20 pays au cours des deux dernières années. Ils allaient des menaces via Internet jusqu'au meurtre. La violence à l'encontre des journalistes qui traitent de sujets liés aux droits des femmes émane en partie de groupes à motivation religieuse, comme les talibans islamistes radicaux en Afghanistan ou les opposants à l'avortement aux Etats-Unis. Mais des groupes criminels ou des gouvernements autoritaires sont également à l'origine de ce phénomène. Selon Reporters sans frontières, des pays comme la Chine, la Turquie et l'Egypte figurent en tête de la liste négative.
Plus de 10% des cas documentés par RSF sont des meurtres, comme celui de la journaliste mexicaine Miroslava Breach en 2017, qui avait couvert des femmes tuées dans la ville de Ciudad Juarez, à la frontière avec les Etats-Unis. RSF mentionne également le cas de la journaliste indienne Gauri Lankesh. La rédactrice en chef d'un magazine féministe a été abattue par deux hommes à moto.
Selon le rapport, outre la violence physique contre les femmes (28 pour cent des cas), les insultes ou les menaces via Internet sont les plus répandues. Elles représentent 43 pour cent des cas documentés. "Ce phénomène n'a pas de frontières, il touche aussi bien les pays pauvres que les plus démocratiques", a déclaré Reporters sans frontières. Aux Etats-Unis, ce sont les journalistes qui couvrent l'avortement qui sont les plus touchés.
Reporters sans frontières parle d'un nombre élevé de cas non recensés. L'organisation recommande notamment de demander plus fermement des comptes aux auteurs de ces actes et d'attirer l'attention sur la violence à l'encontre des journalistes au niveau de l'ONU. (SDA)
