Les initiateurs de No Billag présentent leur propre plan B

Du point de vue des initiateurs de No Billag, la SSR peut survivre sans la redevance. Jeudi, ils ont présenté leur "plan B". Les consommateurs devraient payer les chaînes SRF via les câblo-opérateurs - s'ils veulent s'y abonner.

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L'Union suisse des arts et métiers, favorable à l'initiative, avait déjà présenté un "plan B" pour la SSR. Outre la publicité, il mise sur le soutien étatique de certaines émissions. Les consommateurs devraient en outre pouvoir acheter des abonnements, par exemple pour le sport, les films ou le "Tagesschau".

Les initiateurs proposent désormais une autre voie : Les chaînes de la SSR devraient faire partie des offres de base de Swisscom, Sunrise, UPC et d'autres câblo-opérateurs. Les clients auraient ainsi la possibilité de ne plus recevoir les chaînes de la SSR.

Entre 168 et 216 francs

Le concept comprend plusieurs variantes. Selon la première, le bouquet SSR coûterait 168 francs par an. Il comprendrait SRF1, RTS1 et RSI1. Dans la deuxième variante, la publicité serait simultanément réduite de moitié environ. Le bouquet SSR coûterait ainsi 216 francs par an.

La troisième variante prévoit qu'une chaîne par région linguistique resterait en accès libre. Pour financer la chaîne, davantage de publicité serait diffusée. Cette variante semble plutôt irréaliste au vu de l'évolution du marché de la publicité TV, mais devrait tout de même être examinée, écrivent les initiateurs.

Publicité à la radio

Enfin, la quatrième variante représente une forme mixte de la première et de la troisième. En Suisse alémanique, l'offre complète de la SSR coûterait 168 francs par an, contre 96 francs dans les deux autres régions linguistiques sans SRF2.

En ce qui concerne la radio, les initiateurs misent sur la publicité, tandis qu'en ligne, le financement doit être assuré par la publicité et des paywalls pour certaines offres. Le secteur en ligne est un marché en pleine croissance, peut-on lire dans le concept.

Fonds de la Confédération et des cantons

A cela s'ajouteraient des fonds publics pour la SSR - bien que le texte de l'initiative stipule que "la Confédération ne subventionne pas les stations de radio et de télévision". Les auteurs de l'initiative proposent que la Confédération et les cantons contribuent à hauteur de 50 à 300 millions de francs.

Cela devrait permettre de générer des recettes de 550 millions de francs au total, voire plus, écrivent les initiateurs. C'est certes 45 à 65 % de moins que les recettes actuelles de la SSR, mais c'est encore beaucoup. La SSR ne serait plus le plus grand acteur médiatique de Suisse, mais resterait de loin le plus grand fournisseur de médias audiovisuels.

Assez de temps pour la mise en œuvre

Il est clair que la SSR devrait faire des économies massives par rapport à aujourd'hui et restructurer son offre de programmes, peut-on lire dans le document. Ce n'est pas une tâche facile pour la direction.

La SSR aurait toutefois suffisamment de temps pour mettre en œuvre cette mesure, car l'obligation légale de payer la redevance resterait valable jusqu'à l'entrée en vigueur d'une législation d'application, malgré la modification de la Constitution. Sur ce point, les initiants se réfèrent aux explications d'un ancien correspondant du Tribunal fédéral.

"Des journalistes remarquables"

Ces propositions ne garantissent certes pas la survie à long terme de la SSR, admettent les initiateurs. Mais la SSR peut survivre. Elle dispose de bonnes conditions pour cela. Elle est la plus grande entreprise de médias de Suisse et dispose d'un grand réservoir de "journalistes connus et excellents", qui n'a pas son pareil.

Les initiateurs reconnaissent qu'une acceptation de l'initiative No Billag constitue une menace "essentielle" pour la SSR. Mais l'affirmation des dirigeants de la SSR selon laquelle il ne resterait qu'une liquidation ordonnée en cas d'acceptation est "très exagérée".

Trois quarts via les redevances de réception

L'initiative pour la suppression des redevances radio et télévision sera soumise au vote le 4 mars. Cette initiative populaire a été lancée par les jeunes libéraux-radicaux et des membres des Jeunes UDC.

Aujourd'hui, les trois quarts des offres de la SSR sont financés par la redevance de réception. L'année dernière, la redevance a rapporté au total environ 1,37 milliard de francs. 1,24 milliard de francs ont été versés à la SSR.

La redevance de réception s'élève aujourd'hui à 451 francs. Avec le passage à une redevance indépendante des appareils, elle baissera à 365 francs par an pour les ménages à partir de 2019. Les entreprises paieront une redevance échelonnée en fonction de leur chiffre d'affaires, qui sera due à partir d'un chiffre d'affaires de 500'000 francs. (SDA)

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