Le Conseil suisse de la presse réprimande le Blick : Le oui du directeur du foyer ne suffit pas

Le Conseil suisse de la presse réprimande le Blick parce qu'il n'a demandé que l'accord du directeur de l'établissement pour un reportage sur des personnes atteintes de démence en Thaïlande. Mais pas l'accord des personnes concernées ou de leurs représentants.

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Le Blick avait fait un reportage sur une maison de retraite spécialisée dans les personnes atteintes de démence, dans laquelle des retraités suisses passent leurs vieux jours. Outre les chambres, le directeur et les hôtes du home ont été représentés et identifiés par leur nom et leur lieu d'origine. Le partenaire de l'une des personnes photographiées a porté plainte auprès du Conseil de la presse contre la photographie et l'identification de la femme : elle n'avait pas donné son accord. Sa sphère privée est violée. De même que sa dignité humaine, car elle a été exposée avec sa maladie et son séjour dans un foyer éloigné. La femme n'était plus capable de discernement, elle ne pouvait pas valablement donner son accord à tout cela. Blick argumente à l'inverse que le directeur du foyer a expressément donné son accord au reportage sur le foyer et ses pensionnaires. Le Conseil de la presse approuve la plainte dans ses grandes lignes : Il constate que le droit à l'image et à la sphère privée constituent en général un bien juridique important. L'accord global d'un directeur d'établissement ne suffit donc pas à supprimer la sphère privée de certaines personnes qui lui sont confiées. Le directeur ne pourrait le faire que s'il était expressément autorisé à le faire. Les journalistes auraient donc dû soit demander le consentement explicite des personnes concernées. Ou, dans le cas de personnes incapables de discernement, le consentement du représentant légal. Le Conseil de la presse estime en revanche que la dignité humaine n'a pas été violée. (SDA)

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