NZZ.ch supprime la fonction de commentaire sous les articles en ligne

Dans quelques jours, les lecteurs du site Internet de la Neue Zürcher Zeitung ne pourront plus commenter librement les articles mis en ligne - pour la plupart des textes, la fonction de commentaire sera désactivée. La rédaction souhaite en revanche permettre une discussion quotidienne sur le contenu de trois textes sélectionnés.

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Ce n'est pas un phénomène nouveau : de nombreuses rédactions - et pas seulement en Suisse - ont du mal à gérer les commentaires en ligne de leurs lecteurs : le ton et le contenu d'une réaction rapidement tapée dans l'anonymat dépassent souvent la limite de la douleur.

La NZZ a également constaté que l'ambiance dans ses commentaires en ligne est devenue plus haineuse. "Là où auparavant les lecteurs discutaient entre eux de manière controversée, ils s'insultent de plus en plus souvent", écrit la rédaction samedi sur sa page médias à titre personnel.

Trois forums de discussion quotidiens

Elle annonce donc pour mercredi prochain une "réorganisation des commentaires en ligne". La fonction de commentaire sera désactivée pour pratiquement tous les articles. Les lecteurs ne pourront participer activement à la discussion que pour trois textes par jour. La NZZ souhaite initier, modérer et accompagner ces trois discussions quotidiennes. En posant une question concrète, la rédaction veut donner une orientation possible au débat. Ceci dans l'espoir de pouvoir s'engager sur la voie d'un retour à une culture de discussion constructive : "Nous n'invitons pas à des débats sur les faits bruts, mais sur ce que ceux-ci signifient".

Par ailleurs, la NZZ prévoit que chaque semaine, un rédacteur s'exprime avec les lecteurs sous son article. Le journal a déjà mené avec succès de tels débats en ligne l'année dernière, par exemple avec son expert en transport qui s'était prononcé contre un nouveau tube au Gothard. Malgré la désactivation de la fonction de commentaire, une fonction de feedback direct continuera d'exister sur NZZ.ch. Les lecteurs pourront continuer à signaler à la rédaction les éventuelles erreurs et remarques en ligne.

Les lecteurs réagissent différemment

Ces projets sont diversement accueillis par les lecteurs, comme le montre un coup d'œil dans la colonne des commentaires en ligne - encore active. Certains regrettent que la NZZ se mette à genoux devant les "sécrétions des citoyens en colère" et ne veuille plus autoriser que les "commentaires encadrés". D'autres critiquent le fait que la limitation aux discussions modérées soit un "pas vers une démocratie plus dirigée". La libre discussion serait ainsi malheureusement limitée.

D'autres saluent cette "démarche courageuse". Un lecteur estime par exemple qu'il est juste que la NZZ attende et exige de ses lecteurs des débats et des discussions équitables et constructifs. Mais beaucoup sont également tiraillés : Un lecteur écrit par exemple qu'il a également remarqué des commentaires haineux et des insultes réciproques. Il peut donc comprendre les restrictions prévues par la NZZ, "mais je les regrette quand même". (SDA)

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