La SSR tend la main aux éditeurs pour des coopérations

Dans le débat sur le service public, la SSR mise sur une collaboration avec les médias privés. La radio et la télévision suisses et les éditeurs auraient en grande partie les mêmes intérêts.

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De leur côté, les éditeurs veulent des offres médiatiques complémentaires. Ils estiment que la SSR ne doit pas concurrencer les offres privées. La lutte sur le contenu concret du service public entre les éditeurs privés et la SSR dure depuis des années. La concession de la SSR expire fin 2017. En vue des débats parlementaires, les deux parties ont une nouvelle fois clarifié leurs positions lors d'une conférence organisée par l'association Médias Suisses (VSM) mercredi à Berne.

La SSR doit remplir sa mission principale

Les éditeurs privés reconnaissent que la SSR apporte une contribution importante à la desserte de base avec des offres radio et TV dans toutes les langues nationales, comme l'a déclaré Pietro Supino, vice-président du VSM et président du conseil d'administration de Tamedia. Ils s'opposent toutefois à la volonté d'expansion de la SSR. La SSR devrait plutôt se concentrer sur sa mission de contenu. L'autolimitation est nécessaire, notamment dans le domaine des activités en ligne. Sur le marché publicitaire également, la SSR prend de l'avance avec la création de la plateforme de commercialisation commune de Swisscom, Ringier et la SSR. Si la SSR fait preuve de modération, il y aura de la place pour les offres privées.

La SSR appelle à la coopération

Le directeur général de la SSR, Roger de Weck, a répondu que la coopération plutôt que la confrontation était le mot d'ordre du moment. Personne ne peut plus faire cavalier seul face à la puissante concurrence internationale de Google et Facebook. Si les médias suisses ne s'unissent pas, il n'y aura plus d'argent pour la publicité. "Je tends la main pour une collaboration", a lancé de Weck aux éditeurs. De Weck a cité en exemple la coopération de la Radio Télévision Suisse Romande (RTS) avec des stations de radio locales pour la couverture de l'Euro de football en France. Dans le domaine de la technique (Smart TV/HbbTV), de la commercialisation et de l'échange de contenus, la porte est grande ouverte à une collaboration, a-t-il ajouté. Selon Jens Alder, ancien chef du groupe Swisscom et actuel président du conseil d'administration de la société de commercialisation de médias Goldbach Group, le service public souffre de trois erreurs de système. Les offres médiatiques de la SSR vont au-delà du service universel. Le contrôle de gestion n'est pas transparent et les programmes sont un bien public, ils ne sont donc pas la propriété de la SSR.

Rapport du Conseil fédéral

En juin dernier, le Conseil fédéral avait établi dans un rapport que la Suisse avait besoin, à l'avenir également, d'offres de service public autonomes à la radio, à la télévision et sur Internet, pour des raisons de démocratie et de politique sociale. Le gouvernement mise sur un modèle mixte de redevance et de publicité. La publicité en ligne doit continuer à être interdite à la SSR - tant que les recettes de la SSR restent globalement stables. Si les recettes devaient baisser, le gouvernement se réserve le droit de reconsidérer cette interdiction. Le Conseil fédéral est convaincu que la SSR doit adapter son offre de service public à la situation numérique. Le 26 septembre, le Conseil des Etats discutera du rapport sur le service public du Conseil fédéral. La commission des transports et des télécommunications, chargée de l'examen préalable, avait auparavant refusé de renvoyer le rapport au Conseil fédéral. La semaine dernière, la commission du Conseil national avait critiqué le rapport et demandé un rapport complémentaire. (ATS)

Image : Keystone/Marcel Bieri

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