Amnesty : l'affaiblissement du cryptage menace les droits humains

Amnesty International se range derrière Apple dans la controverse sur le cryptage de l'iPhone. L'organisation de défense des droits de l'homme insiste sur le cryptage des communications en ligne comme "protection indispensable" de la vie privée et de la liberté d'expression.

Le cryptage des communications et des données personnelles devrait être un droit pour tous dans le monde entier, écrit Amnesty dans son rapport publié mardi. Car le cryptage est une condition essentielle à la vie privée et à la liberté d'expression. "Interdire le cryptage, c'est comme interdire les enveloppes ou les rideaux", a déclaré Sherif Elsayed-Ali, directeur adjoint d'Amnesty pour les questions mondiales, cité dans un communiqué mardi. On empêcherait ainsi de garder sa vie privée. Selon l'organisation, l'affaiblissement de la sphère privée en ligne pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les sociétés ouvertes, notamment pour les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et les avocats. Amnesty a mis en garde contre le fait de contraindre les entreprises à intégrer des "portes dérobées" dans les logiciels de cryptage. De telles mesures "ne menacent pas seulement la vie privée et ont un effet dissuasif sur la liberté d'expression, elles exposent également les communications en ligne et les données personnelles à des risques de sécurité", poursuit l'organisation.

Une décision de justice a ordonné à l'entreprise technologique américaine Apple d'aider le FBI à débloquer un iPhone 5C utilisé par l'auteur de l'attentat de San Bernardino. Ce dernier et sa femme avaient abattu 14 personnes dans cette ville californienne début décembre. Apple refuse de se conformer à l'ordre du tribunal californien et parle d'un dangereux précédent. Dans ce cas, la demande d'accès aux données d'un seul iPhone peut certes être justifiée, constate Amnesty. Mais la méthode d'accès aux données - en contournant les règles de sécurité - comporte des risques. "En ouvrant une porte dérobée à un gouvernement, on risque d'ouvrir la porte à des cybercriminels et à des régimes répressifs qui veulent surveiller et persécuter leurs critiques", a déclaré Elsayed-Ali. (ATS)

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