Comco : Ringier peut reprendre Le Temps

Ringier peut reprendre le quotidien romand Le Temps. La Commission de la concurrence (Comco) avait déjà donné son feu vert le 28 août, comme on l'a appris samedi.

La Comco a décidé de ne pas mener d'enquête approfondie, a déclaré le porte-parole Patrick Ducrey. Ducrey a confirmé un rapport du journal fribourgeois La Liberté. Ainsi, l'achat par Ringier de la part de Tamedia dans Le Temps n'enfreint pas la loi sur les cartels. Jusqu'à présent, les deux entreprises de médias zurichoises détenaient chacune une participation de 46,25 pour cent dans le journal genevois. Le Temps avait été proposé à la vente en octobre 2013. Plusieurs parties ont ensuite publiquement manifesté leur intérêt. Parmi eux se trouvaient l'association des amis du Temps, le média VielFalt Holding de Christoph Blocher et Tito Tettamanti ou Jean-Claude Biver, le directeur des affaires horlogères du groupe LVMH et président de Hublot.

92,5 pour cent des actions

En avril 2014, Ringier a finalement signé un contrat d'achat avec Tamedia. Selon cet accord, Ringier a repris la part d'ER Publishing détenue jusqu'alors par Tamedia et est devenue l'actionnaire unique d'ERP et donc l'actionnaire majoritaire indirect du quotidien romand Le Temps. Par le biais d'ERP, Ringier et Tamedia contrôlaient jusqu'alors conjointement Le Temps. Trois parties se partagent les actions restantes du Temps : Le banquier genevois Claude Demole possède trois pour cent, la rédaction et le personnel du Temps 2,4 pour cent et la Société Editrice du Monde SAS 2,1 pour cent supplémentaires. On ignore combien Ringier a payé pour la part de Tamedia. Le directeur de Ringier Romandie, Daniel Pillard, s'était contenté de dire en avril qu'on n'avait pas payé un prix cassé.

Ringier renforce sa présence

Le Temps est le seul journal suprarégional de Suisse romande. Malgré un tirage plutôt faible de 39'716 exemplaires pour 109'000 lecteurs, le journal revêt une grande importance. La Suisse romande a donc réagi en conséquence à cette vente. Ringier a promis que la direction du Temps resterait en Suisse romande. De plus, l'éditeur zurichois se montre prêt à investir dans le journal romand afin de "maintenir et de développer la qualité". Lors de la conférence de presse sur la reprise, Marc Walder, CEO de Ringier, l'avait qualifiée d'"affaire de cœur". Avec ce journal de qualité riche en traditions, Ringier renforce sa position stratégique en Suisse romande et élargit sa palette actuelle de produits francophones, dont L'Hebdo, L'illustré, TV8 et Edelweiss.

Lausanne, Genève ?

L'avenir de la rédaction du Temps fait l'objet de vives discussions en Suisse romande. Interrogé en juillet, Pillard avait déclaré qu'il n'avait jamais été question pour Ringier de fusionner les rédactions du Temps et de L'Hebdo. Mais l'éditeur veut dégager des synergies et se laisser toutes les portes ouvertes, notamment en ce qui concerne l'emplacement d'une éventuelle newsroom. "Nous sommes à la recherche d'un modèle, mais rien n'est encore décidé", soulignait alors Pillard. Les décisions concernant une nouvelle organisation ou l'emplacement ne seraient prises qu'après la décision de la Comco. Selon le journal Liberté, une rencontre entre Ringier et le personnel aura lieu dès mercredi. (ATS)

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