Impressum et Syndicom : plainte contre Ringier

Après Tamedia, c'est au tour de Ringier d'être touché : parce que les heures de travail de la rédaction ne sont pas enregistrées, Impressum et Syndicom ont déposé une plainte auprès de l'Inspection du travail de la ville de Zurich.

La dénonciation vise à attirer l'attention sur la surcharge de travail des journalistes, peut-on lire dans un communiqué commun des deux associations de journalistes publié jeudi. Ringier doit examiner la situation en collaboration avec l'inspection du travail. Les heures supplémentaires sont les heures effectuées au-delà de la durée maximale légale de travail de 45 heures par semaine. Elles doivent impérativement être compensées. Mais pour les mesurer, il faut une saisie du temps de travail, écrivent impressum et syndicom. L'évolution technologique apporte toujours de nouvelles tâches et un rythme de travail plus rapide. Les entreprises de médias visent en outre une plus grande rentabilité et maintiennent le nombre de collaborateurs aussi bas que possible, critiquent-ils encore.

Ringier déplore une "démarche contre-productive".

L'entreprise de médias Ringier a réagi avec surprise au moment de la dénonciation. "Nous avons toujours fait preuve de disponibilité au dialogue avec impressum", a déclaré le porte-parole de Ringier Edi Estermann à l'agence de presse ATS. De plus, un rendez-vous a été fixé depuis longtemps avec l'inspection du travail compétente. Ringier et la commission du personnel sont déjà à la recherche de solutions appropriées pour la saisie du temps de travail. Selon le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), les employeurs ont en outre jusqu'au 1er avril pour prendre des mesures appropriées en dialogue avec les collaborateurs, a déclaré Estermann. Les associations de journalistes critiquent surtout chez Ringier l'absence de convention collective de travail (CCT) pour la Suisse alémanique et le Tessin. L'absence de convention est la raison principale du problème. C'est bientôt la dixième fois que cela se produit. Les cas actuels montrent à quel point il est urgent de négocier une nouvelle CCT.

Malgré des années d'efforts et de nombreuses propositions constructives de la part des journalistes, ni Ringier ni l'association des éditeurs n'ont été prêts à chercher une solution en partenariat social, poursuit le communiqué. Pour la protection de la santé, il ne reste donc que la loi sur le travail, qui exige un enregistrement du temps de travail. Le porte-parole de Ringier a qualifié de contre-productive la tentative des associations de journalistes de réactiver ainsi les négociations sur la CCT, qui étaient au point mort. "Nous regrettons que l'attitude constructive de Ringier soit maintenant dénoncée unilatéralement", a-t-il déclaré.

L'association Médias Suisses cherche conseil auprès de spécialistes

Le problème du temps de travail excessif, illégal et non enregistré n'existe pas seulement chez Ringier, mais dans toute la branche des médias, écrivent les associations de journalistes. Ainsi, il y a un mois, les associations avaient déposé la même plainte auprès de l'Inspection du travail contre Tamedia. Les heures de travail ne seraient pas non plus enregistrées à la rédaction du Tages-Anzeiger. "Le thème de la saisie du temps de travail nous préoccupe", a déclaré jeudi le président de l'association Schweizer Medien, Hanspeter Lebrument, interrogé par l'ATS. "Lors de notre prochaine réunion en mars, nous en parlerons avec des spécialistes du domaine des ressources humaines. Nous devons voir s'il est nécessaire d'agir".

"La question est de savoir s'il existe une solution à ce problème pour l'ensemble de la branche", a déclaré M. Lebrument. Mais on ne peut pas l'imposer. "Nous pouvons seulement dire ce qui serait approprié". Il est en outre important de savoir ce que les journalistes eux-mêmes en penseraient. (ATS)
 

Image : Keystone
 

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