La Confédération doit tripler le marketing des vins suisses

Le Conseil national a approuvé une augmentation des moyens pour la promotion du vin suisse à neuf millions de francs par an. Cette augmentation est liée au respect de critères de durabilité et de qualité.

Wein
(Image symbolique : Unsplash.com)

Le Conseil a approuvé jeudi une motion correspondante de sa Commission de l'économie et des redevances (CER-N) par 98 voix contre 61 et 22 abstentions. Une fois n'est pas coutume, le tableau de vote électronique était très coloré et peu compact. Pratiquement tous les groupes politiques ont voté pour et contre, et se sont abstenus. L'objet passe au Conseil des Etats.

Actuellement, l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) soutient la promotion du vin suisse à hauteur de 2,8 millions de francs par an. Durant les années Corona 2020 et 2021, il a consacré un million de francs supplémentaires à titre d'aide d'urgence pour des projets concrets dans la gastronomie et chez les grands distributeurs. L'OFAG souhaite toutefois réduire cette aide d'urgence supplémentaire de 200 000 francs pour l'année en cours et la supprimer totalement à partir de 2023.

Forte pression marketing de l'Italie

Le porte-parole de la commission Markus Ritter (centre/SG) a justifié l'augmentation importante de la contribution fédérale à neuf millions de francs par an par la forte pression marketing exercée par l'étranger, en particulier par l'Italie. Le pays voisin du sud fait payer le marché suisse 18 millions de francs en termes de marketing. Il faut donc que les vins suisses soient traités sur un pied d'égalité.

L'ensemble de la chaîne de création de valeur en Suisse est prêt à fournir les moyens nécessaires pour cofinancer la moitié du projet. Au total, 18 millions seront donc disponibles pour promouvoir le vin suisse auprès du grand public. Cela est d'autant plus important qu'il n'y a pratiquement plus de protection à la frontière pour le vin suisse, a déclaré Ritter.

Olivier Feller (PLR/VD) a ajouté que l'augmentation des contributions marketing était également tout à fait justifiable d'un point de vue politique. Il ne s'agit pas d'une subvention directe aux viticulteurs.

Selon le Conseil fédéral et la minorité de la commission, l'adoption de la motion entraînerait une inégalité de traitement entre l'économie viticole et les autres branches agricoles. Cela créerait une disproportion par rapport à l'importance économique du vin par rapport aux autres produits agricoles, a déclaré le ministre de l'économie Guy Parmelin.

Manque de vision globale

Kathrin Bertschy (GLP/BE) a demandé en vain, au nom de la minorité de la commission, de gérer le budget fédéral de manière responsable. Après tout, la motion triple la promotion des ventes. Aucune autre branche ne bénéficie d'une promotion marketing aussi importante. Cela pourrait éveiller d'autres convoitises. Il serait préférable de discuter enfin sérieusement de la politique agricole dans son ensemble et de l'orienter de manière durable.

En outre, le lien entre la promotion des ventes et les critères de durabilité et de qualité exigé par l'intervention rendrait les choses encore plus complexes, ce qui compliquerait leur mise en œuvre dans la pratique, a constaté le Conseil fédéral dans sa réponse écrite à l'intervention. Il n'existe aujourd'hui aucune norme générale de durabilité, ni dans la viticulture ni pour l'ensemble de la chaîne alimentaire de l'économie viticole. (SDA)

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