La Lia Rumantscha demande plus de visibilité pour le romanche

Il y a 25 ans, le peuple suisse a reconnu le romanche comme langue officielle partielle de la Confédération. Malgré les nombreux progrès réalisés depuis lors dans la promotion de la quatrième langue nationale, la mise en œuvre d'une communication plurilingue par la Confédération fait souvent défaut. La Lia Rumantscha demande donc une utilisation plus conséquente du romanche dans les contacts avec la population romanche.

La Lia Rumantscha, l'organisation faîtière de la promotion de la langue et de la culture romanches, considère le statut de langue officielle partielle comme important pour la préservation du romanche. Depuis la votation sur l'article constitutionnel sur les langues en 1996, beaucoup a été fait pour la promotion du romanche, ce que la Lia Rumantscha reconnaît avec gratitude. Ainsi, la Confédération traduit en romanche des documents d'une portée particulière, par exemple des explications de vote. Lorsqu'un citoyen s'adresse en romanche à l'administration fédérale, celle-ci lui répond en romanche.

Plus de visibilité

La Lia Rumantscha estime toutefois qu'il faut agir dans la mise en œuvre d'une communication plurilingue de la part de la Confédération. A l'occasion du 25e anniversaire de l'introduction du romanche comme langue officielle partielle de la Confédération, elle demande une utilisation plus conséquente de la langue officielle romanche au niveau fédéral : le Parlement, l'administration fédérale ainsi que les entreprises proches de la Confédération doivent utiliser davantage le romanche dans leur communication et dans leurs contacts avec la population romanche.

Concrètement, la Lia Rumantscha demande que le romanche soit utilisé de manière continue dans toute la Suisse pour les inscriptions et les signalisations de toutes sortes. Et ce, là où les trois autres langues officielles de la Suisse sont mentionnées. Dans les régions de langue romane, le romanche doit en outre être utilisé en priorité pour les informations destinées à la population, et ce sur tous les canaux de communication.

"Si le romanche n'est pas utilisé dans le contexte national, il tombe de plus en plus dans l'oubli", explique Andreas Gabriel, secrétaire général ad interim de la Lia Rumantscha, pour justifier cette demande. En plus de l'utilisation systématique du romanche, la Lia Rumantscha souhaite que l'administration fédérale et les entreprises proches de la Confédération veillent à une terminologie correcte en rapport avec les langues nationales ou officielles. "La Suisse est quadrilingue, voire plurilingue, mais pas trilingue", résume Andreas Gabriel.

Afin d'illustrer combien il pourrait être simple d'aider la langue romane à être plus présente, la Lia Rumantscha a publié ces jours-ci un court film d'animation sur les réseaux sociaux. Avec un clin d'œil, le clip souligne de manière exemplaire une omission flagrante dans l'utilisation du romanche.

Soutien au Parlement

Le conseiller national Martin Candinas, Die Mitte - PDC Grisons, soutient les revendications de l'organisation linguistique romanche : "Une petite langue comme le romanche a besoin d'être présente dans toute la Suisse". La Confédération est tenue de le faire, ajoute-t-il.

La Confédération sensibilisée

25 ans jour pour jour après la votation de 1996, l'administration fédérale, notamment la déléguée de la Confédération au plurilinguisme, lance le 10 mars, en collaboration avec la Lia Rumantscha une campagneL'objectif est de sensibiliser les collaborateurs de l'administration fédérale à la langue et à la culture romanes.

Plus d'articles sur le sujet