Les chercheurs doivent utiliser davantage YouTube

Les experts professionnels et les instituts de recherche doivent utiliser davantage les plateformes vidéo comme YouTube pour informer les gens sur leur travail. Actuellement, le discours scientifique vidéo sur le web est surtout dominé par des profanes. Les professionnels doivent donc s'engager davantage dans les recettes à succès de YouTube afin d'atteindre un public de masse, comme le montre une étude de l'université de Trèves.

rachit-tank-VLzAkbs5afg-unsplash

"Sur Internet, un nouvel espace de communication à grande portée a vu le jour avec de nouveaux acteurs pour les thèmes scientifiques. Pour la science, cette transformation est à la fois un défi et une chance, dans la mesure où elle crée une concurrence avec les communicateurs non scientifiques, mais aussi de nouvelles possibilités de communication", explique Hans-Jürgen Bucher, directeur de l'étude.

Les chercheurs ont analysé la popularité de 400 vidéos scientifiques en langue allemande sur YouTube. Parmi celles-ci, 214 provenaient de profanes et 186 d'experts professionnels. Parmi les 50 vidéos les plus populaires, on trouvait exclusivement des contenus produits par des non-scientifiques. Les amateurs ont pu récolter jusqu'à 500'000 vues en quelques semaines, tandis que les vidéos des institutions de recherche n'ont pas dépassé quelques milliers de spectateurs.

 

"S'adapter à la logique des médias"

L'étude a mis en évidence deux facteurs de succès importants pour les vidéos scientifiques sur YouTube. Le premier facteur est l'interactivité. Les non-spécialistes développent souvent un réseau social grâce à leur contenu et permettent à leurs spectateurs de participer activement au discours. Le deuxième facteur de succès est le choix créatif du type de vidéo. Ce sont surtout les animations qui atteignent le plus grand nombre de personnes, avec jusqu'à 140'000 vues.

Les vidéos scientifiques professionnelles ne montrent généralement que des chercheurs qui parlent de leur travail devant la caméra. Mais cela ne suscite que peu d'intérêt. "Les instituts de recherche établis ne peuvent rattraper leur retard en matière de publication que s'ils s'adaptent à la logique médiatique de YouTube et misent par exemple aussi sur des formats typiques comme le film d'animation et le film de présentation", conseille Bucher. (pte)

Plus d'articles sur le sujet